Le palmier à huile (éleïs)est une "plante miracle" dont tout les produits sont utilisés par les ménages. La palmeraie naturelle togolaise est composée essentiellement de l’espèce " Elaeis dura " à coque ayant plus de 2 mm d’épaisseur. C’est une plante héliophile, très exigeante à l’égard de la température, la pluviométrie et l’ensoleillement. Les conditions optimales sont 26°C, une pluviométrie annuelle de 7800 à 2000 mm, une humidité de plus de 75% et une durée d’ensoleillement de 2000 heures/an avec des sols profonds, perméables, à bon pouvoir de rétention d’eau. Ces données expliquent l’irrégularité de la répartition de cette plante au Togo.
La palmeraie naturelle togolaise présente les aspects les plus divers suivant son lieu d’implantation. Au sud du pays on trouve des palmeraies exploitées à de très multiples fins (huile, vin, alcool, etc.). Au Nord la palmeraie n’est exploitée que très partiellement. Les plantes sont également mal soignées (les feuilles de palme même très jeunes sont coupées de façon abusive)et les palmiers n’entrent en production que vers la dixième année. La densité des palmiers naturels est très variable selon les régions (140 à 200 palmiers/ha). Un palmier adulte peut donner 9 à 11 régimes de 3 à 8 Kg en moyenne/an. La teneur en huile des fruits sur régime peut varier de 8 à 11% avec 5 à 8% de palmiste.
La production nationale est estimée à plus de 130.000 tonnes/an. Sur une superficie totale de 600.000 ha de palmeraie naturelle, 70% se trouvent au sud dans les régions maritimes et des plateaux. Dans le nord du pays la principale concentration se trouve dans la région de la Kara et plus précisément dans la préfecture de Doufelgou. Les utilisations suivantes du palmier à huile expliquent le nom de "plante miracle " utilisé par les paysans :
- Les noix de palme servent à la préparation des sauces, de l’huile de palme et de palmiste ;
- la sève est utilisée pour la préparation du vin de palme et de l’alcool "sodabi " ;
- les coques de palmiste servent comme énergie dans les préparations culinaires ;
- les cendres qui en résultent servent à la préparation de la potasse également utilisée en cuisine mais aussi pour la saponification dans la préparation des savons indigènes ;
- les feuilles servent à la fabrication des balais et rameaux ;
- les branches sont utilisées pour la confection des claies, des paniers ;
- le tronc, divisé, est utilisé pour la construction des maisons ;
- les racines sont utilisées dans la pharmacopée...
Le palmier à huile joue donc un rôle important dans l’économie paysanne dans la mesure où cette culture contribue, d’une part, à satisfaire les besoins domestiques des paysans-planteurs et d’autre part, à assurer à ces derniers des revenus monétaires supplémentaires provenant de la vente d’une partie des produits dérivés des palmiers à huile. La palmeraie naturelle restée "parent pauvre" assure encore l’essentiel de la production de régimes de palmes 90% contre 10% pour la palmeraie sélectionnée. La palmeraie naturelle, en raison de l’étendue très limitée des zones propices au développement de la palmeraie sélectionnée, risque d’être la principale source d’approvisionnement du pays en régimes de palme. Mais elle demeure surtout une culture de rente importante pour le paysan malgré son caractère de "produit de cueillette" avec des rendements faibles (1,5 à 2,5 tonnes/ha contre 7 tonnes/ha pour la palmeraie sélectionnée).
Les contraintes au développement de la palmeraie naturelle sont nombreuses. L’analyse de la situation actuelle de la palmeraie naturelle fait apparaître des contraintes qui entravent leur développement, notamment : l’âge des plantations, les techniques culturales, les abattages et incendies, le manque d’encadrement et de vulgarisation, l’écologie de la plante, la concurrence des autres plantes, la transformation ...Face à ces multiples facteurs qui bloquent le développement de la palmeraie naturelle au Togo de nombreuses possibilités techniques d’intervention existent pourtant.
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, Togo
Pour atteindre une production nationale suffisante de régimes permettant d’atteindre l’autoconsommation locale et l’exportation, il conviendrait d’entreprendre d’une part l’amélioration de la productivité et d’autre part l’extension de la palmeraie naturelle. Ces actions seront payantes dans la mesure où ces palmiers se sont déjà adaptés au milieu écologique acquérant ainsi une rusticité qui fait encore défaut aux plantes sélectionnées. Les actions qui devraient être mise en ouvre sont :
1-Formation technique des producteurs : Il s’agira de faire prendre conscience aux paysans planteurs de l’importance des revenus supplémentaires que leur apportera l’augmentation des régimes de palme par rapport au travail supplémentaire à fournir. Ensuite il faut les éduquer sur les thèmes techniques ci-dessous.
2-Protection et aménagement des palmeraies naturelles existantes qui doit consister à débroussailler et éclaircir les palmeraies envahies par la brousse ou qui sont trop denses. Protéger les palmeraies contre les incendies Construire les pistes d’accès aux palmeraies.
3-Extension des surfaces cultivées : ceci s’impose dans la mesure où la palmeraie naturelle peut être très bonne sur des terres inexploitées.
Entretiens avec des paysans - planteurs.
Entretien
GARED (Groupe d’Action et de Recherche en Environnement et Développement) - BP 30562, Lomé, TOGO. Fax (228) 21 0915. - Togo - gared (@) togo-imet.com