07 / 1998
Les travaux du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), basé à Arusha (Tanzanie)joue un rôle capital pour établir les différentes responsabilités dans le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis au Rwanda en 1994. Par son caractère exceptionnel et sa portée symbolique, ce tribunal est aussi appelé à jouer un rôle préventif et dissuasif en désignant les crimes qui sont punissables selon le droit international.
En permettant à la population de comprendre ce qui s’est passé et en consignant la mémoire de ce drame, les jugements sont de nature à mettre fin à la culture de l’impunité. Ses travaux constituent en outre un fonds de référence pour tout juriste appelé à s’intéresser à ce type d’affaires.
Compte tenu de la couverture partielle des médias internationaux et du manque de moyen des médias africains pour suivre les délibérations au jour le jour, la Fondation Hirondelle a lancé en septembre 1996, dès l’ouverture des premiers procès, une opération de couverture médiatique des travaux du tribunal, en ouvrant un bureau permanent à Arusha. Cette initiative, qui est une première du genre pour une ONG, s’appuie sur la forte expérience de la Fondation acquise grâce à son projet de radio indépendante à vocation humanitaire dans la région des grands lacs (août 1994-octobre 1996), radio Agatashya aujourd’hui en projet de réouverture.
Les dépêches produites par l’agence sont d’abord destinées aux rwandais habitant la région ou expatriés, aux médias régionaux puis à un public international composé d’organisations et de personnes travaillant dans le domaine de la justice internationale et la prévention des conflits. Les moyens de diffusion de ces informations sont donc par nature très divers, les dépêches étant expédiées par courrier traditionnel à diverses organisations africaines n’ayant pas accès au courrier électronique et diffusés par les radios régionales et internationales (BBC et VoA). Cependant, l’Internet est devenu un outil incontournable pour la Fondation Hirondelle qui reste encore la seule agence à couvrir quotidiennement les travaux du TPIR. Elle peut ainsi répondre à une demande très importante d’informations à travers le monde tout en travaillant avec une équipe restreinte de spécialistes.
L’équipe de journalistes basée à Arusha se compose de trois personnes, dont un rédacteur bilingue kinyarwanda-français. La Fondation Hirondelle basée à Lausanne reçoit les dépêches et les met en forme. Il assure une partie du travail éditorial, notamment en s’assurant du respect éthiques du projet et en s’appuyant sur les compétences d’un spécialiste de la chronique judiciaire. Différents formats journalistiques sont alors proposés pour différents types de médias, institutions, organisations internationales et particuliers.
Depuis septembre 1997, la fondation a développé un réseau de souscripteurs par courrier électronique (liste de diffusion). Les dépêches quotidiennes en français sont désormais envoyées par courrier électronique à quelques deux cents destinataires directs, dont 50
se situent dans la région des grands lacs africains, 30
en Europe et environ 20
en Amérique du Nord. Cette liste de destinataires directs a une croissance importante. Elle connaît en plus une diffusion secondaire difficile à mesurer. Les organisations inscrites sur liste de diffusion de la Fondation Hirondelle rediffusent les dépêches à travers leur intranet ou leurs propres listes de diffusion.
Les dépêches en kinyarwanda et en français sont en outre quotidiennement éditées et archivées sur le site Web de la Fondation depuis septembre 1997. On y trouve également des synthèses de travaux et les plaidoyers les plus marquants. Un des publics principaux de ces dépêches sont les exilés rwandais en Europe.
La Fondation Hirondelle assure la liaison permanente avec l’Agence d’Arusha par courrier électronique, elle met en ligne les productions sur son site Web et gère les listes de diffusion destiné au public mondial. Tout le système d’information se base donc sur les outils les plus courants de l’Internet : le web et le courrier électronique.
Les principaux partenaires financiers sont des agences gouvernementales de coopération, dont la coopération Suisse (DDC). Certaines agences de presse internationales payent aussi les services de la Fondation mais ces mandats restent marginaux dans la mesure où l’objectif principal est de diffuser les informations gratuitement dans la sous-région.
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, Rwanda
Une présence médiatique quotidienne et sérieuse est indispensable pour donner un sens au travail du TPIR. La demande croissante pour souscrire à la liste de diffusion et les sollicitations des rédactions de presse du monde entier pour des papiers ou des interviews montrent que les informations fournies par l’agence répondent à un intérêt au niveau mondial.
Le courrier électronique est un outil économique pour diffuser les informations à un public ciblé et dispersé, tant sur le continent africain que dans l’hémisphère nord. Une évaluation est prévue pour estimer la diffusion réelle des informations en y incluant les destinataires secondaires de la liste (par les différents Intranets et autres listes de diffusion). Le Web permet de rendre disponible des informations sensibles et garantir une transparence quant aux objectifs et aux résultats des travaux de la Fondation Hirondelle. Cette transparence est fondamentale pour se prémunir des attaques et des critiques que suscitent tout travail d’information sur le drame du génocide.
Texte original
http://www. hirondelle. org
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