Une suite donnée en 1995 au Sommet de Rio de 1992 pour le secteur touristique
01 / 1996
Les 27 et 28 avril 1995 se réunissaient aux îles Canaries plus de 600 personnes spécialisées dans le domaine du tourisme. La réunion se tenait dans le magnifique centre de Congrès de Lanzarote. La rencontre était organisée par un certain nombre d’organisations mondiales et espagnoles : Le Centre Mondial du Patrimoine de l’UNESCO, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, l’Organisation Mondiale du Tourisme, INSULA (Conseil Scientifique International pour le Développement des Iles), La Commission des Communautés Européennes, La Décennie Mondiale pour le Développement Culturel, le Conseil de la Présidence et du Tourisme du gouvernement des Canaries, le Cabildo de Lanzarote, le Secrétariat d’Etat du Tourisme d’Enpagne, le Ministère des Travaux Publics, des Transports et de l’Environnement d’Espagne, et l’Université de la Laguna. Le roi d’Espagne en était le président d’honneur. M. Federico Mayor, Directeur Général de l’UNESCO et M. Antonio Enriquez SAVIGNAC faisaient partie du comité d’honneur.
Le texte introductif de la Charte rappelle que "le tourisme est un phénomène de portée mondiale qui répond aux plus profondes aspirations de tous les peuples, ainsi qu’un important élément de développement social, économique et politique pour de nombreux pays". Cette introduction souligne aussi le caractère "ambivalent" du tourisme, qui peut contribuer au développement socio-économique et culturel d’un pays, mais qui peut aussi avoir pour effet la détérioration de l’environnement et "la perte de l’identité locale". Les ressources sur lesquelles se base le tourisme sont, poursuit-il, "fragiles". Toutefois le tourisme, qui permet de voyager à la rencontre d’autres cultures "peut favoriser le rapprochement et la paix entre les peuples, créant une conscience respectueuse de la diversité des cultures et des modes de vie". Le même texte se réfère à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et déclare s’"inspirer des pricnipes énoncés dans la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement, et "reconnaît la nécessité de développer un tourisme qui réponde aux attentes économiques et aux exigences de la protection de l’environnement et qui respecte non seulement la structure sociale et les caractères physiques de la destination, mais aussi la population locale". Il considère "comme prioritaire la protection et la consolidation de la dignité humaine des populations locales tout comme des touristes", et se dit conscient "de la nécessité de créer un partenariat entre les principaux acteurs qui participent à cette activité, afin de forger l’espoir d’un tourisme plus responsable vis-à-vis de notre patrimoine commun". Les signataires en appelle non seulement aux gouvernements et aux pouvoirs publics, aux décideurs et aux professionnels du monde du tourisme, mais aussi "aux associations et institutions publiques et privées dont les activités sont liées au tourisme, et aux touristes eux-mêmes".
ONU, tourisme et environnement, développement durable, agenda 21, impact sur l'environnement, industrie touristique
,
Les Agendas 21 des villes en France
Ce document est donc placé d’emblée dans la dynamique du sommet de Rio, et parle un langage très différent de ceux qu’il est d’usage d’utiliser dans l’industrie touristique. La référence aux réalités locales, aux populations locales, aux intérêts culturels et économiques de celles-ci et à leur qualité de vie apparaît tout au long du texte comme une priorité, ainsi que la préservation de l’environnement. Ce qui est également nouveau, ce sont les partenaires dont la liste est évoquée. On y trouve les gouvernements et les pouvoirs publics ainsi que les professionnels du tourisme, mais aussi, de façon inattendue les ONG de développement, qui jusqu’à maintenant se sont tenues à l’écart des problèmes du tourisme mondial et, à plusieurs reprises, les touristes eux-mêmes. Ceux-ci n’étaient n’étaient considérés que comme des consommateurs, objets de toutes les sollicitudes à cause de leur potentiel économique. Il leur était proposé des "produits" qu’ils choisissaient dans une gamme conçue pour satisfaire à la fois leurs rêves et leur sécurité suivant les règles de l’offre et de la demande. Leur "responsabilité" est maintenant évoquée et ils sont eux-mêmes faits partenaires. Il leur est désormais demandé d’adopter, tout comme les gouvernements, les ONG et les professionnels du tourisme "les principes et les objectifs" de la Charte, laquelle va beaucoup plus loin que les quelques conseils éthiques sur leur comportement qui leur étaient jusqu’alors occasionnellement donnés. Institués "responsables", il sont au coeur de cette rupture d’avec les habitudes acquises au long des dernières décennies de développement touristique. Telle est bien l’innovation de cette charte qui co-responsabilise désormais, outre les gouvernements et les ONG, le marchand de voyages et son client.
Comité de suivi de la Charte : Gregorio Guadalupe, Jafar Jafari, Cipriano Marin (secrétaire général), Pier Giovanni d’Ayala (directeur d’INSULA)
Rapport
UNESCO; OMT=ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME, Charte du tourisme durable, Conferencia Mundial de Tu, 1995/06 (ESPAGNE)
Transverses - 7 rue Heyrault, 92100 Boulogne, FRANCE. Tel 01 49 10 90 84. Fax 01 49 10 90 84 - France