En France, la sécurité alimentaire passe aussi par la qualité des aliments : une leçon que nous ont donnée les vaches folles

L’encéphalopathie bovine spongiforme, aussi appelée "maladie de la vache folle" qui frappe le cheptel de l’EUROPE OCCIDENTALE, est un exemple riche d’enseignements. Cette maladie existe depuis une dizaine d’années, principalement en Angleterre mais des cas ont aussi été enregistrés dans les autres pays européens. La cause exacte n’est pas connue avec certitude mais l’utilisation de farines de viande dans l’alimentation des bovins semble expliquer la contamination.

En mars 1996, des médias annoncent que cette maladie pourrait être transmissible à l’homme. Il en résulte une chute de la consommation de viande bovine, un effondrement des prix et une grave crise pour les éleveurs. Quels enseignements peut-on en tirer ?

D’abord, cet exemple montre que la sécurité alimentaire est aussi affaire de qualité de l’alimentation. Toute personne doit avoir le droit à une nourriture saine et tous les consommateurs ont le droit de savoir ce qu’ils mangent. C’est l’occasion de développer des liens entre producteurs et consommateurs.

Ensuite, c’est la remise en cause d’un modèle agricole productiviste, inspiré par une logique économique qui pousse à gagner toujours plus et a conduit certains éleveurs, pris dans une filière de production, à adopter des systèmes de production contre mature (faire manger des farines de viande à des herbivores).

Enfin, c’est la reconnaissance du bien-fondé de la démarche des éleveurs qui se sont engagés vers des systèmes de production plus respectueux de l’environnement et de la santé des consommateurs. C’est un bon point pour les partisans de l’agriculture paysanne.

Une remarque pour terminer. Aujourd’hui, les entrepôts frigorifiques de l’Union européenne se remplissent de viande bovine invendue... qui risquent dans les mois à venir d’être proposés à bas prix sur le marché mondial.