07 / 1998
Pendant 5 ans, de 1992 à 1997, 1500 jeunes de Marseille ou de Carthage sont devenus des jeunes "reporters" de l’eau. Au sein de leur école (des classes préparatoires aux lycées)et au sein de centres sociaux ou de loisirs, ils ont pu partir à la découverte de la rivière, de la mer et des métiers de l’eau. Ils ont diffusé leurs découvertes et leurs propositions auprès des adultes et d’autres enfants, à travers un média de leur choix, à travers des poèmes, des dessins, des expositions, etc...
Certains ont pu traverser la Méditerranée, soit dans un sens, soit dans l’autre, pour partager les travaux réalisés et les connaissances acquises.
L’eau est un thème pédagogique privilégié:
Elle est tout d’abord omniprésente dans la vie de chacun; elle est "palpable".
Elle est source d’émerveillement et de créativité; son attraction est forte. Elle ouvre l’esprit de l’enfant au "monde des correspondances poétiques".
Elle permet une approche multidimensionnelle de la réalité, une prise de conscience de la richesse du monde vivant, mais aussi de sa fragilité.
Elle permet de "re-sacraliser" la vie, d’approcher l’alliance entre l’Homme et la nature, voire même une certaine analogie (l’eau circule dans l’univers comme le sang dans notre corps, ...).
C’est un élément interculturel, qui ne se soucie pas des frontières mais au contraire réunit les hommes le long d’un même fleuve ou des rivages d’une même mer.
En apprenant à la connaître et la préserver, on peut acquérir des connaissances dans de nombreux domaines, de l’écologie à la technologie (station d’épuration, ...), de la chimie (son analyse chimique)à l’instruction civique...
Le programme se veut cohérent dans sa diversité. Il semble s’être déroulé au fur et à mesure des envies, des propositions et des opportunités, il s’est enrichi des multiples approches, des nombreuses rencontres et découvertes.
Mais il s’est cogné aussi contre les difficultés matérielles (en terme de temps et d’argent), les difficultés inhérentes à la formation des formateurs, et parfois contre les lourdeurs et la rigidité de l’administration.
innovation pédagogique, eau, méthode pédagogique, pédagogie, éducation à l’environnement, paix, recherche
, France, Tunisie, Marseille, Carthage
La première partie de l’ouvrage présente l’élaboration du programme et justifie en particulier le choix d’un travail sur le thème de l’eau, outil pédagogique privilégié. Le lecteur "s’immerge" dans le programme, et devient rapidement convaincu de son intérêt pédagogique, et de ses aspects multidisciplinaires et multiculturels.
La seconde partie est plus technique. Elle présente l’opération de façon chronologique, insistant sur les partenaires, les activités, mais aussi les événements de fin d’année et les bilans. Au sein de cette partie, un dernier paragraphe est consacré à la capitalisation et la communication de l’expérience.
Illustré par des photos, des dessins et des poèmes d’enfants, c’est un livre chaleureux, riche et facile à lire.
On peut juste regretter le déséquilibre (trop souvent renouvelé)entre la rive nord de la Méditerranée et la rive sud. La place consacrée aux travaux de nos amis tunisiens est réduite et l’on reste un peu dubitatif sur l’ampleur du partage entre les deux communautés. Dommage, car le titre de l’ouvrage pouvait nous laisser espérer à plus d’ambitions dans cet échange méditerranéen.
Livre
GROJEAN, M.J., Une pédagogie de l'eau. Quand des jeunes de deux rives de la Méditerranée se rencontrent pour apprendre autrement, FPH in. Dossier pour un débat, 1997 (France), n° 70
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