Chambéry ville porte de deux parcs naturels régionaux
01 / 1998
Chambéry, ville de 55 000 habitants, située dans la vallée de l’Arc entre les Alpes de Savoie et la Grande Chartreuse est depuis toujours très liée aux montagnes de ses environs, tant pour le cadre de vie et les loisirs des habitants que pour le développement direct et indirect des activités économiques. Quand en 1995 furent créées les Parcs Naturels Régionaux (PNR) des Bauges et de Chartreuse, Chambéry en devint une Ville-Porte commune. Cette nouvelle donnée constitue un puissant facteur d’encouragement pour toutes les démarches de la ville en vue d’un développement durable.
La mise en place des coopérations
Dès le début des années 90, les associations de préfiguration des Parcs avaient invité les élus des agglomérations de proximité à participer à la réflexion sur des projets communs. Chambéry y a répondu de façon particulièrement active. Il s’agissait, d’une part, d’analyser les dangers desvoisinages (fréquentation et même occupation abusive de la montagne, concurrence des villes aux services de proximité des villages en conséquence de plus en plus rares, disparition des activités traditionnelles,…) et d’autre part, de voir comment, au contraire, ce voisinage peut constituer une chance pour la ville comme pour la campagne.
A condition de faire prendre conscience aux urbains que leurs demandes doivent rester acceptables et compatibles avec la volonté locale de développement durable et à condition aussi que les villes résolvent leurs problèmes propres. Car sinon « en fait l’agglomération elle-même et/ou tout simplement les problèmes urbains, montent à l’assaut des Massifs » (Michel Gérodolle).
Conjuguer les efforts des urbains et des ruraux pour rendre la Ville durablement habitable et la campagne durablement habitée
Cette phrase est mise en exergue de la réponse conjointe des 2 PNR de Chartreuse et du Massif des Bauges, et leur Ville-Porte commune Chambéry, à l’appel à projet « Agenda 21 locaux » du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. Il résume parfaitement les enjeux.
Le premier niveau de coopération porte souvent sur l’analyse des besoins des urbains vis-à-vis de leur espace environnant, leur prise de conscie nce nécessaire pour les traduire en demande acceptable et compatible avec le Projet du Parc, et, si possible, même solvable pour en devenir un élément dynamique, par structuration correspondante de l’offre.
Mais, rapidement, les réflexion communes font apparaître les possibilités de coopération beaucoup plus symétriques et réciproques, en termes d’échanges de services aux habitants, dans leur vie quotidienne : échanges scolaires, culturels, sportifs, sociaux, économiques… A partir de là, sont mis en évidence les possibilités de valorisation et de promotion commune vis-à-vis de l’extérieur, en conjuguant les attraits complémentaires en terme de cadre de vie et de produits mieux structurés, pour attirer de nouvelles activités, de nouveaux visiteurs etc….
De même que les urbains ont été associés aux démarches d’élaboration puis de gestion de la charte du Parc, il y a lieu d’associer les ruraux à celles du Schéma Directeur d’Agglomération et du Projet d’Agglomération en général, ce qui sera évidemment facilité par la représentativité légitime des responsables élus et techniques du Parc.
Ils seront particulièrement bien placés pour participer d’une part à la prise en compte des besoins des ruraux dans le Projet Urbain, mais aussi à une planification équilibrée de l’urbanisation, par exemple par une conception de ses « coupures » dans des conditions qui permettent leur entretien par les activités agricoles les mieux intégrées possible dans le double contexte des productions du Parc et des consommations urbaines. Plus particulièrement leur apport sera fondamental pour la conception et la gestion des zones périurbaines.
En matière économique, des réflexions sont également en cours entre industriels chambériens et responsables ruraux pour développer dans les Parcs la production et/ou le traitement partiel de produits de base, que l’on va souvent chercher actuellement beaucoup plus loin.
Bientôt une Maison Commune des Parcs
Pour intensifier la coopération en matière d’accueil, de pédagogie, de valorisatio n des patrimoines et de promotion touristique, la Ville a proposé un bâtiment de grande valeur patrimoniale pour devenir La Maison Commune des Parcs à Chambéry. Ses fonctions (Accueil-Information, Documentation et Animation-Découverte) seront conçues de la façon la plus transversale possible aux trois Parcs et dans un grand souci de complémentarité et de synergie avec tout ce qui existe ou est prévu à Chambéry, au sein du réseau régional des Villes-Centres d’agglomération et dans les Parcs eux-mêmes, ausein du réseau qu’ils constituent. La coopération du Parc de la Vanoise avec celui du Grand Paradis en Italie ouvre une perspective internationale enrichissante pour le projet.
Evaluation, difficultés et perspectives
La difficulté du montage des divers échanges vient de la multiplicité des partenaires qui doivent coordonner leurs initiatives. Côté ville, les moyens sont importants, mais les responsabilités dispersées ! Côté Parc, la dispersion géographique est importante, mais à l’échelle d’une commune, les responsabilités sont bien plus concentrées. En face des charges de mission des Parcs qui ont une bonne connaissance des acteurs locaux, la Ville de Chambéry désire créer le poste d’un chargé de mission Parcs pour mettre en oeuvre cette complexité partenariale urbaine, avec le concours, au moins pour la première année, de prestations extérieures méthodologiques et documentaires, y compris la mise en place d’un système d’évaluation. Ce projet, soumis au Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement des Territoires dans le cadre de l’Appel à Projet « Outils et démarches en vue de la réalisation d’Agendas 21 locaux » a été accepté et pourra être réalisé.
L’Association Parcs Naturels Régionaux - Villes Portes : démarche pilote pour l’équilibre urbain-rural du territoire National - ou brillante exception non généralisable ? Il est bien sûr trop tôt de tenter une réponse. Mais il n’est pas impossible que les efforts communs en vue d’une stratégie commune globale, puissent être à la base de propositions et de progrès dans la prise en compte de ces préoccupations aux niveaux régionaux et même nationaux et européens.
montagne, développement rural, tourisme et environnement, coopération régionale, coût écologique, agenda 21
, France, Chambéry
Villes et développement durable : des expériences à échanger
Les Agendas 21 des villes en France
Ce texte est un résumé de trois fiches proposées par Michel Gérodolle, Conseilleur Municipal à Chambéry. CONTACT : Monsieur Gérodolle, Conseiller Municipal, Hôtel de Ville, 73000 Chambéry, tél 04 79 60 20 20
Texte original
La proposition conjointe des P.N.R. de Chartreuse et du Massif des Bauges et de la Ville de Chambéry, en réponse à l’appel à Projet Agenda 21 locaux du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.
CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org