L’engagement, en 1990, d’une réflexion nouvelle sur la problématique de la cité de la Savine (15è arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord) n’est pas indépendant d’une réflexion en profondeur de l’organisme -la Logirem- sur son organisation et son fonctionnement; ceci donne à l’expérience un caractère particulier.
L’histoire de l’évolution de la Logirem éclaire en partie le fait que, malgré une préoccupation d’apporter remède aux difficultés de la cité, elle se soit traduite par des tentatives jusqu’ici inopérantes. En effet, après avoir eu pour mission originelle la résorption des bidonvilles et de l’habitat insalubre (années 60) et avoir connu en 1975, après un fort développement, les effets de la crise économique et les premières difficultés de gestion, la Logirem s’oriente vers une politique immobilière qui privilégie les aspects économiques au détriment des aspects sociaux. En 1985, le constat est sans appel: graves problèmes sociaux, vacances et impayés en croissance constante.
L’analyse de cette dérive se résume en une formule: une politique de traitement des symptômes de dégradation et non des causes du phénomène. On doit cependant reconnaître à la Logirem des difficultés majeures liées:
- au passage malaisé du statut de grand constructeur à celui de gestionnaire social;
- à la spécificité des populations logées issues d’habitat précaire, frappées par la crise, souvent difficiles à intégrer.
La réponse: le renouveau des quartiers:
A partir de 1986, une réflexion en profondeur conduit la Logirem vers l’établissement d’un projet d’entreprise. Il a pour thème central « le renouveau des quartiers ». Le constat de l’isolement, tant urbanistique que social des grands ensembles impose en effet leur désenclavemen et la reconquête de l’appartenance à la ville de leur population. De plus, l’expérience de l’organisme révèle l’échec de la réhabilitation conçue à partir des seuls aspects techniques. On ne peut faire l’impasse sur les problèmes sociaux, sur la vie des habitants dans le quartier.
Fondé sur une organisation et des hommes, une méthode de travail et des outils, le projet de renouveau des quartiers fait l’objet d’un test sur une opération à Cannes en 1986-87. Il révèle que la généralisation de la démarche aujourd’hui poursuivie passe par:
-un partenariat et une concertation optimales: Etat, Ville, locataires, habitants du quartier, socio-professionnels, etc.;
-une connaissance fine des problèmes à l’échelle du quartier par le biais de diagnostics et d’un choix de solutions qui anticipent sur les travaux à réaliser;
-la définition d’une ambition pour le quartier, que les habitants puissent s’approprier pour retrouver une identité;
-l’adaptation de l’organisme au métier nouveau « d’ingénierie urbaine et sociale ».
logement, logement social, réhabilitation de l’habitat, partenariat, aménagement urbain
, France, Marseille, Bouches-du-Rhône
Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’Habitat et de la Construction du Ministère de l’Equipement, du Logement et des Transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04
Littérature grise
COUDRY, Béatrice, DIRECTION REGIONALE DE L’EQUIPEMENT PROVENCE ALPES COTE D’AZUR (DRE PACA), ATELIER REGIONAL RENCONTRE REHABILITATION PACA (France)
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