español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Sarajevo, ville captive

Textes et photographies sur la vie, le blocus et la guerre

Michel SAUQUET

08 / 1995

Pendant plus de deux ans, Christian Lecomte, correspondant de plusieurs journaux (Ouest-France, La Vie...)à Sarajevo, a vécu, marché, écrit dans cette ville dont le martyre a duré des années. La rencontre avec un photographe-reporter, Jérôme Brézillon, puis avec Richard Petris, l’a incité à composer avec Jérôme ce qui est sans doute le titre le plus beau et le plus déviant de la collection "Regards Mosaïques ì. Beau par son écriture, à la frange de la poésie, et par ses photographies dont certaines frisent l’humour noir (celui des Sarajeviens au quotidien). Déviant par son propos : d’ordinaire, la Fondation n’édite ou n’appuie que des documents porteurs d’espoir, évocateurs de solutions, d’alternatives de progrès... Ici, rien de tel, tant est encore bouché l’horizon des possibles dans la capitale bosniaque. Mais la qualité du regard des auteurs, leur connivence avec les souffrances, le courage, l’ironie, les stratégies de survie de la population l’ont emporté. Lecomte et Brézillon y livrent avec simplicité ces "instants de vie à Sarajevo que l’Histoire oubliera mais qui hantent nos mémoires. Les consigner afin que le lecteur dépasse [les clichés]des tireurs anonymes, des obus, des boulangeries tachées de sang et des courses folles entre le miaulement des balles. Proposer des noms, Sandra, Muris, Sanko, Nermina et tant d’autres (...)Confinés aujourd’hui au fond de leur vallée assiégée (...), ils vaquent dans un périmètre de marche extrêmement réduit, se rencontrent dans des cafés, tantôt ivres, accablés et en pleurs, tantôt bavards, intarissables, cyniques et moqueurs, toujours croates, serbes et musulmans".

Livre fraternel et cri de colère contre ce que C. Lecomte caractérise comme "l’apathie et les démissions des chancelleries occidentales qui ont d’emblée réduit cette guerre à un conflit régional. Guerre fratricide et barbare, disent-elles, entre indigènes qui s’entre-tuent depuis des millénaires, et qui, après tout, pourvu qu’on la banalise, n’affecte pas le cours de l’Histoire, la grande Histoire des Etats qui abattent leurs murs, ouvrent leurs frontières et évaluent les meurtres de masse de cette fin de siècle aux derniers soubresauts d’un agonisant. C’est au contraire, répond-on à Sarajevo, le fascisme qui revient et l’Europe qui est en train de mourir en Bosnie et dans le Caucase parce qu’elle est une nouvelle fois aveugle et lâche";

Mots-clés

guerre, victime de guerre, traumatisme psychique, guerre civile, violence, désintégration sociale, violation des droits humains, milieu urbain, solidarité


, Bosnie-Herzégovine

Source

Livre

BREZILLON, Jérôme, LECOMTE, Christian, Sarajevo, ville captive, SYROS ALTERNATIVES, 1995 (France)

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

mentions légales