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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Le coeur et la terre

Images et récits d’enracinement et d’exil

Michel SAUQUET

03 / 1993

Résultat d’un long travail d’enquête photographique, ce livre magnifique s’ouvre sur une citation de Jean Malaurie : "Il ne peut y avoir dialogue que lorsqu’il y a différence". Et sur cette question que pose Simone Oppliger, photographe suisse et glaneuse de paroles d’exilés : "Suffit-il d’être né quelque part pour s’y sentir des racines ? Eprouver l’exil. Ne plus avoir sa langue pour communiquer, ne plus être reconnu par personne. Avoir perdu son métier, sa place dans la société. N’avoir que les limites de son corps et le souvenir de son nom comme identité...ì.

Simone Oppliger est fascinée par "ces Vietnamiens silencieux, ces Tamouls frileux [dans les neiges de l’hiver helvétique], ces Africaines aux cheveux tressés, belles comme des navires "qu’elle a photographiés sur fond de rues piétonnières, de lacs de montagne, de salles de billards et de chambre de bonne... Elle les laisse parler longuement, en regard des photos, elle retranscrit leur histoire, elle leur donne la parole et l’image. En offrant à ces visages ce que les techniques d’impression font de plus achevé en termes de reproduction de photographies en noir et blanc, en considérant que, plus que d’autres, ces vies méritent un beau papier, de beaux textes, et des photos superbes, Simone Oppliger leur rend hommage, mais répond aussi à un besoin personnel et intime : "Il y a moi, ici, racines et questions, et, autour de moi, tous ceux qui, venus d’ailleurs, en quinze ans à peine, ont changé la couleur des rues de nos villes. J’aime les regarder passer. En écoutant leurs accents, il me vient des goûts d’ailleurs (...), des espoirs de voyage. (...)Ces accents ont des saveurs d’épice et me font penser que le monde est vaste, beau et terrible.ì Simone Oppliger ne cherche pas pour autant à idéaliser l’image de l’exil : "On rencontre là aussi, parfois, des aventuriers et des trafiquants...ì. Mais l’essentiel est dans l’enrichissement de son propre univers : iMes racines sont dans un jardin. D’être bien en ce jardin me fait aimer tous les jardins. Mes racines me donnent des ailes."

Mots-clés

pauvreté, identité collective, minorité, immigré, immigration


, Suisse

Source

Livre

OPPLIGER, Simone, Le coeur et la terre, Le Nouveau quotidien, 1994 (Suisse)

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