español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

La réorganisation du secteur des transports en Russie dans la période contemporaine

Oxana DUVALOVA

10 / 1996

Dans un pays aussi vaste que la Russie, traversé par 11 fuseaux horaires, les moyens de transports garantissent cohésion et unité nationale.Pendant la période soviétique, le désenclavement des régions les plus reculées a été réalisé grâce aux voies ferrées. L’exemple typique de politique d’aménagement du territoire axée sur le chemin de fer est fourni par la construction du BAM devant désenclaver la Sibérie Orientale, du lac Baïkal au fleuve Amour. Cependant le secteur des transport n’étant pas considéré comme prioritaire par les autorités soviétiques, a souffert d’une insuffisance chronique de financement. C’est pourquoi, malgré des travaux spectaculaires, le réseau de transports russe reste hétérogène et faiblement développé.

Il est constitué de deux sous-réseaux : le premier comprend les grandes voies de communications rapides, utilisées fréquemment et relativement sûres il s’agit des voies fluviales et ferroviaires principales et des grandes routes. Le second sous-réseau assure le transport entre les mailles du réseau principal : il s’agit des routes de moyenne et petite importance, des voies ferroviaires secondaires. Ce réseau est en mauvais état, les trajets y sont beaucoup plus lents et difficiles.

Mais le problème du transport en Russie reste global, car le réseau principal lui-même comporte des insuffisances notoires. La vitesse moyenne du chemin de fer est de 40km-60km/h. La densité des voies de communication, y compris dans les régions les mieux dotées, surtout dans la partie européenne de la Russie, reste très inférieure à celle des grands pays occidentaux tels que les Etats-Unis ou le Canada. Si bien que se pose aujourd’hui à la Russie le problème fondamental de la réorganisation de son réseau de transport : il lui faut trouver un équilibre acceptable entre cohésion territoriale, sociale et efficacité économique, entre mission de service public et rentabilisation du réseau pour en permettre sa modernisation.

Le transport aérien, assuré auparavant par Aéroflot, la plus compagnie au monde en termes de transport de passagers n’est plus un monopole contrôlé par l’Etat. Des compagnies privées se sont constituées, telle Transaéro par exemple qui porte une concurrence sévère à Aéroflot. Cette dernière manque aujourd’hui cruellement d’investissements, si bien que le gouvernement a encouragé dans le secteur aéronautique la concentration industrielle, avec la création du Groupe Industriel et Financier "Skorostnoj Flot" pour inverser la tendance au désinvestissment. Le désengagement de l’Etat est également notable dans le domaine du chemin de fer. Si la privatisation du réseau ferroviaire n’est pas à l’ordre du jour, selon le ministre des voies de communication, G.M.Fadieev, la gestion des 19 réseaux et voies principaux a été déconcentrée. A charge pour chaque service de gérer son développement propre, l’utilisation de son profit ; le Ministère des voies de commmunications n’assurant désormais plus qu’une fonction d’harmonisation du fonctionnement du réseau ferroviaire. Les changements concernent également le rapport à la demande et à la rentabilité financière : on analyse maintenant l’évolution et les composantes des besoins : dans ce cadre les itinéraires vont être modifiés, les trains-rapides ne s’arrêteront plus dans les petites gares, le nombre de nouvelles lignes avec l’étrangers va être réduit, par contre on va porter l’accent sur la reconstruction des voies principales. Il est prévu en particulier d’introduire une ligne à grande vitesse (plus de 200km/h entre Moscou et Saint-Pétersbourg. Mais le principal obstacle à la réorganisation des transports en Russie est non pas d’ordre organisationnel, mais financier. Si les dotations budgétaires ne peuvent assurer un financement suffisant des transports, qui va payer demande M.Fadieev ; nous ne pouvons pas faire supporter aux entreprises industrielles le coût du transport des passagers car elles vont être contraintes alors de baisser leur volume de production ou chercheront à utiliser d’autres moyens de transport. Serait-ce alors au simple passager de supporter le coût intégral de son voyage, c’est alors un risque important que l’on fait peser sur la cohésion sociale d’une société traditionellement très mobile.

Mots-clés

moyen de transport, coût des transports, transport


, Russie

Commentaire

le problème de la réorganisation des transport est fondamental pour l’économie russe. Il est actuellement très débattu et a été porté sur le devant de la scène à l’occasion de l’adoption de la loi fédérale sur le transport ferroviaire. La position adoptée a été de considérer le réseau de chemin de fer comme un élément stratégique devant rester sous le contrôle de l’Etat

Notes

Les titres des documents cités dans cette fiche ont été traduits du russe ou transcrits en caractères latins. Pour toute recherche, s’informer auprès de France-Oural.

Source

Articles et dossiers

Nous vivons dans un pays de passagers in. Rossijskaja gazeta, 1996/03/05 (RUSSIE); <MEMOIRE>

Association France Oural - 14, rue des Tapisseries, 75017 Paris, FRANCE - Tél : +33 (0)1 46 22 55 18 / +33 (0)9 51 33 55 18 - Fax : +33 (0)9 56 33 55 18 - France - www.france-oural.org - franural (@) free.fr

mentions légales