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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Essai pré-clinique sur un médicament traditionnel

Méthodologie appliquée au Laos

Georges THILL, Jean-Paul LEONIS

08 / 1995

M. François Patte, pharmacien est à la tête du CREDES (Centre de Recherches et d’Etudes pour le Développement de la Santé)à Paris. Son expérience professionnelle s’exprime au sein de sociétés industrielles pharmaceutiques. Sa rencontre avec le mouvement de réflexion "Vie nouvelle", inspiré du personnalisme communautaire du philosophe Emmanuel Mounier, a été pour lui une "piste libératoire".

C’est pourquoi, arrivé à 60 ans, une retraite anticipée lui a permis de s’engager dans un partenariat avec le monde universitaire des pays africains et asiatiques. C’est pour lui la découverte d’une autre façon de vivre. Son but est de trouver des aides financières, de jouer le catalyseur. Mais aussi d’apprendre: les universitaires africains sont compétents, souligne-t-il, et connaissent les structures consensuelles qui régissent les interactions.

Dans le cadre du symposium PRELUDE à Ouidah (mars 1995), il nous a livré une méthodologie pensée avec des tradipraticiens du Laos et du Nigéria et réalisée à l’Institut de Recherches en Plantes Médicinales de Vientiane (Laos).

Tout d’abord, il faut étudier chez le tradipraticien quel type de maladie est traité par quel type de traitement et observer l’évolution. Si le traitement est intéressant on peut, dans un deuxième temps, contrôler chez d’autres tradipraticiens que ce même traitement soit aussi utilisé avec le même résultat.

L’essai pré-clinique a été pratiqué selon le protocole suivant: pour tester l’efficacité sur les symptômes cliniques et si possible biologiques de la préparation du tradipraticien, on a pris en compte:

- les symptômes cliniques (température, céphalées, courbatures, nausées, vomissements);

- les examens biologiques (parasitémie, dosage d’hémoglobine).

Des critères d’inclusion:

- le consentement du malade;

- la température supérieure à 38° et inférieure à 39,5°;

- la fièvre depuis moins de 48 heures;

- la parasitémie supérieure ou égale aux chiffres de l’OMS;

- l’âge supérieur à 5 ans et inférieur à 60 ans.

Et des critères d’exclusion:

- la grossesse;

- des symptômes neurologiques et des formes cliniques graves;

- l’hospitalisation pour paludisme dans le mois précédent;

- un traitement antipaludique récent;

- des maladies chroniques, tuberculose, cancer, maladie grave évolutive, ulcère gastrique;

- l’exclusion conseillée par le tradipraticien.

Dans cette phase pré-clinique il peut y avoir conflit entre le diagnostic du tradipraticien et le diagnostic du médecin. Dans ce cas, il faut confirmer l’un des diagnostics par la biologie.

L’équipe évalue en fin d’essai pré-clinique l’efficacité clinique et biologique du traitement traditionnel, éventuellement appuyée par des tests statistiques (test de Wilcoxon).

Etape suivante, si l’évaluation est positive: on passera de la formule du tradipraticien à une forme améliorée. Chaque équipe décidera si elle demande un autre essai pré-clinique sous la forme améliorée.

Les conditions pratiques de l’essai (nombre de cas traités, gravité des symptômes, numération minimale pour décider de l’insertion du patient, etc.)sont décidées en équipe par les expérimentateurs.

Mots-clés

médecine traditionnelle, médecin


, Nigéria, Laos

Commentaire

Il a paru bon lors du symposium PRELUDE de Ouidah qu’il a paru intéressant de faire état de cette méthodologie utilisée notamment au Laos. Pour les groupes de chercheurs en plantes médicinales, il est important en termes d’efficacité scientifique et d’efficience sociale, de connaître les différents cheminements en respectant l’avis des tradithérapeutes.

Notes

M. François Patte. 122, Bld Murat. 75016 Paris. France.

Entretien avec PATTE, François

Source

Entretien

PRELUDE

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