Les "éco-conseillers", ou conseillers en environnement sont des professionnels d’un nouveau type qui sont apparus en Europe en 1985. Dans le cadre de l’Année européenne de l’environnement, en 1986, un projet-pilote européen a été lancé, visant à créer des postes expérimentaux de conseillers en environnement auprès des communes et des ménages. Leur mission serait d’assurer la prise en compte de l’environnement dans la conception de projets. Ils sont actuellement plus de 1500 répartis dans une dizaine de pays européens. Ils ont généralement une formation scientifique et leur poste est rattaché directement au maire. Ils jouent un rôle de conseiller ainsi que de médiateur lors des conflits entre intérêts économiques et écologiques. Les tâches qui leur sont confiées sont variées et concernent la maîtrise des déchets, l’élaboration de plans de protection de l’environnement, la valorisation du patrimoine naturel, la communication et la sensibilisation, la formation de publics spécialisés (consommateurs, agriculteurs), le conseil aux entreprises, l’animation de programmes environnementaux dans les écoles et les associations. Cette diversité des domaines d’intervention se reflète dans les programmes de leur formation, qui existent en Autriche, Belgique, Espagne, France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni. La formation porte sur la prévention des pollutions et nuisances, le droit de l’environnement, l’économie et l’emploi, les technologies douces, les éco-produits, la communication. Une large part de la formation concerne la pratique : réalisation de projets, interventions devant des groupes-cibles, stages avec réalisation d’un programme concret auprès de municipalités et autres organismes. Les collectivités territoriales co-financent ou organisent elles-mêmes les formations. En Allemagne, le modèle initial du conseiller en environnement pour les ménages a fait place à celui de la personne qui travaille au niveau des décideurs politiques et économiques. Le financement de leur formation provient des ministères, des länders, des municipalités, d’associations publiques et privées. En Autriche, les éco-conseillers suivent une formation de 16 mois, en travaillant en équipes multidisciplinaires qui comptent autant d’hommes que de femmes et sont originaires de la région dans laquelle ils travaillent. La formation est financée par des ministères, des länders, des fédérations de syndicats, des associations publiques et privées. En France, l’équipe du projet pilote européen a fondé l’Institut Eco-Conseil de Strasbourg pour gérer les premiers postes créés et promouvoir le métier. Elle a lancé par la suite un programme de formation de cent personnes, dont les futurs responsables de l’Institut Eco-Conseil de Namur. Les deux instituts dispensent une formation d’un an (théorie et pratique). Le financement provient du Fonds Social Européen, de la Région Alsace, de ministères, de fondations, d’entreprises. En Espagne, deux ateliers-écoles de formation d’éco-conseillers ont été crées en 1989, en pays basque, financés par le Vice-conseil de l’environnement du Gouvernement autonome basque, l’Agence nationale de l’emploi, des municipalités.
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, Europe
L’action des éco-conseillers s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de prévention des atteintes à l’environnement, du moment où elle vise la prise en compte de l’environnement en amont : au moment même de la conception des projets. Cette mission est d’une importance primordiale quand à la protection de l’environnement. Leur formation a des effets multiplicateurs sur l’éducation environnementale du plus grand nombre de citoyens, du moment où les éco-conseillers interviennent auprès des consommateurs, des groupes professionnels, des associations, des entrepreneurs et même des écoliers. Leur statut de rattachés à la mairie est pourtant synonyme d’un manque d’indépendance. Il serait souhaitable que des éco-conseillers puissent travailler pour le compte d’associations ou d’entreprises, ce qui pose évidemment le problème du financement de leur formation. Pour un particulier d’ailleurs, le coût de cette formation est beaucoup trop élevé et dissuasif (aux environs de 40 000 F par an).
Pour la formation des éco-conseillers en France contacter : Association française des éco-conseillers (ASFEC), 12, rue des Muettes, 81000 ALBI, FRANCE
Articles et dossiers
PETER DAVIS, Esther in. ECODECISION, 1991/12/01 (Canada)