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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Formation en environnement pour un développement soutenable

Yolanda ZIAKA

07 / 1993

Une recherche en cours, menée par le Bureau International de Travail porte sur la formation d’adultes (professionnelle, et formation de la communauté)sur l’environnement au niveau mondial, dans une perspective de développement durable. Ce type de développement a deux objectifs : promouvoir le développement économique et social de l’ensemble de la population et protéger l’environnement. Il implique l’intégration d’éléments économiques, sociaux, environnementaux et éthiques dans les systèmes de formation et dans les systèmes traditionnels de transmission des connaissances. Les exemples présentés portent sur des projets de formation réussis dans des pays en voie de développement.

Le Projet de Santé et du Bonheur dans l’état de Santarem dans l’Amazonie au Brésil combine l’éducation à la santé, l’éducation à l’environnement, l’art, les communications et la production rurale. Une équipe interdisciplinaire composée de médécins, infirmières, vétérinaires, enseignants et artistes, met en oeuvre un cirque intitulé "Cirque Mocorongo de la Santé et du Bonheur". Les séances qui ont lieu le soir sont le miroir des activités quotidiennes. Les moyens de communication sont la danse, le folklore ainsi que la discussion des problèmes de la communauté et toutes les personnes deviennent des artistes. On essaye d’améliorer la capacité des gens de la communauté à comprendre l’environnement, leur fournir les outils pour agir en valorisant la culture et l’identité locale. Le programme encourage la formation de groupes d’étude qui agissent comme agents d’éducation et de culture et aident les gens à trouver des solutions aux problèmes sanitaires et environnementaux de leur communauté.

Dans certains pays en voie de développement les femmes souffrent d’une discrimination qui leur réserve toutes les tâches lourdes, comme récolter l’eau et le bois. La déforestation de certaines régions augmente la difficulté d’obtenir le bois et la fatigue des femmes. La reforestation permettrait d’améliorer leur condition, l’amélioration de la qualité de vie (ombre etc)et des conditions économiques par l’exploitation de nouvelles ressources ainsi que la solution de problèmes environnementaux comme celui de la réduction de la biodiversité. Au Kenya, une campagne de reforestation a été supporté par une cinquantaine de groupes de femmes qui ont organisé des pépinières et planté des arbres. Elles ont reçu une formation qui leur permet d’intégrer des technologies modernes dans la reforestation et l’agriculture. Un des obstacles au développement de cette campagne a été d’ordre socio-culturel. La plantation des arbres est considéré dans certaines régions comme une activité essentiellement masculine. Des tabous existent contre la plantation des arbres par des femmes. Par exemple, la croyance que les femmes deviennent stériles si elles plantent des arbres ou que leur mari va mourir, ainsi que l’arbre. Ces tabous sont maintenus probablement parce qu’ils favorisent la propriété exclusive de la terre par les hommes. Un groupe de femmes défiant la tradition a trouvé le moyen de surmonter ces tabous, en faisant planter les semences par des jeunes hommes, pendant qu’elles s’occupaient d’autres travaux.

Mots-clés

éducation, environnement, développement alternatif, développement rural, éducation populaire, association, éducation à l’environnement, développement durable


, Brésil, Kenya

Commentaire

Ces exemples donnent un aperçu de la diversité des situations qui se présentent dans la formation pour le développement durable ainsi que le rôle joué par les conceptions de la communauté qui peuvent freiner ou stimuler l’adoption des solutions proposées. Ces conceptions ne peuvent pas être écartées par une simple transmission d’information. Les grandes désastres écologiques ont démontré qu’une politique corrective en matière d’environnement n’est plus suffisante. Une politique préventive, d’action "à la source", exige que la formation et l’éducation en matière d’environnement ne se limitent pas à la préparation d’"experts en environnement", mais visent l’"alphabétisation environnementale" de chaque citoyen. La nouveauté extraordinaire du concept de "développement durable" (qui peut être assimilée à une réelle révolution épistémologique)réside en ce qu’il vise à associer les objectifs de développement et de l’environnement - objectifs considérés pendant les décennies 70 et 8O, comme conflictuels.

Notes

Sources : 1)Article de R. GAGLIARDI et A. TORKEL dans "Sciences et Techniques en spectacle", A. GIORDAN et al (éds)(en cours de parution)2)Communication de R. GAGLIARDI et A. TORKEL au colloque "Sciences et Techniques en spectacle", Chamonix, 1993 et entretien avec les auteurs

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