Dans les campagnes des pays du Sud, les gens réclament instamment de l’électricité pour satisfaire les besoins les plus rudimentaires tels par exemple l’éclairage et l’utilisation d’un poste de radio ou de télévision. les auteurs consacrent ce long article bien documenté à chanter les louanges des petites installations solaires (Small solar power systems ou SSPS). Celles-ci sont formées d’un panneau orientable de 36 cellules photovoltaïques de 10cm de diamètre monté sur le toit ou sur un poteau et produisant 40 watts à midi. L’électricité solaire obtenue alimente une simple batterie de voiture (accumulateur au plomb et à l’acide sulfurique). L’installation autorise l’emploi de trois tubes d’éclairage fluorescents ainsi que celui de la radio et de la TV trois heures durant. L’ensemble, y compris l’installation électrique intérieure, coûte de 350 à 750 dollars. Les auteurs rapportent des succès au Kénya, au Zimbabwé, en république dominicaine et surtout au Sri Lanka. Les coûts sont réduits quand les batteries sont produites localement. Divers organismes internationaux proposent des prêts tournants et des financements divers pour permettre aux communautés rurales pauvres de s’équiper en SSPS. La maintenance doit être bien assimilée par les utilisateurs et, si elle correctement faite, les installations ont des durées de vie très intéressantes. Il faut néanmoins convaincre les paysans que ce type d’installations est fiable d’autant que ces derniers ont développé "le mythe de l’électrification " c-a-d l’électrification des campagnes par les sociétés nationales, qui se sont révélées incapables cependant d’étendre leur réseau dans les régions éloignées du pays malgré maintes promesses. Les auteurs pensent que des améliorations techniques des SSPS sont en cours pour en augmenter la fiabilité et en diminuer le prix. On espère produire bientôt "une lanterne solaire" combinant accumulateur et cellules pour moins de cent dollars. Williams et ses collaborateurs disent que les SSPS seront en mesure de permettre la réfrigération, la cuisine, le conditionnement de l’air et l’usage des petits outils dans les campagnes du Sud. Chemin faisant, les auteurs critiquent la production d’hydroélectricité dans le Sud puisque les barrages ne peuvent, selon eux, électrifier les campagnes parce qu’il d’une opération trop coûteuse et la clientèle peu solvable.
énergie solaire, transfert technologique, technologie appropriée
, Zimbabwe, Kenya, Sri Lanka
Les auteurs insistent,à juste raison,sur la question du financement. Les solutions techniques existent. Le problème est leur mise à la disposition des plus pauvres. Les succès des SSPS notamment au Sri Lanka sont impressionnants. Ils critiquent l’érection des barrages dans le Sud car elle signifie inondation de riches vallées et déplacements importants de population. Au cours de la saison sèche et lors d’épisodes de sécheresse, le niveau du barrage baisse et des restrictions dans la délivrance d’énergie peuvent être instaurées. Pour édifier ces barrages, souvent on emprunte et pour rembourser, on recourt aux cultures de rente préjudiciables à l’alimentation des communautés paysannes. Le pire notent nos auteurs est qu’en fin de compte, on déçoit les paysans: les investissements pour l’extension promise du réseau électrique s’avèrent économiquement injustifiables dans les zones éloignées et les campagnes pauvres. Cette critique paraît excessive et les auteurs n’évoquent pas l’irrigation rendue possible grâce aux barrages.
Titre original de l’article : "Sunshine for light in the night
Articles et dossiers
WILLIAMS, Neville; JACOBSON, Ken; BURRIS, Harold, MACMILLAN MAGAZINES LTD in. NATURE, 1993/04/22 (Royaume Uni), 6422 vol.362