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Teboulba ou la transformation d’une petite ville tunisienne

La Tunisie centrale est aujourd’hui le théâtre de transformations industrielles et sociales spectaculaires

Pierre JUDET

11 / 1996

Teboulba est de ces gros villages sahéliens situé au sud de Monastir sur le bord de la mer ; village de pêcheurs, village d’agriculteurs pratiquant des cultures "primeur" à partir de la nappe phréatique, village d’artisans tailleurs de pierres spécialisés dans les revêtements, village de transporteurs bénéficiant d’une position centrale en Tunisie.

Teboulba est aujourd’hui une ville de plus de 20.000 habitants, qui a bénéficié du renouveau de l’agriculture, relancée grâce à l’arrivée de l’eau du Nébanah.

L’essor de la pêche est encore plus spectaculaire : un port de pêche y a été construit, où sont enregistrés plus de 500 pêcheurs, simples barques mais aussi pêcheurs au lamparo (poissons bleus, sardines)et chalutiers. Le port est équipé : fabrique de glace, entrepôts frigorifiques et chantier naval où l’on construit, avec un personnel local, non seulement barques de quelques mètres mais aussi chalutiers en bois de 25-30 mètres, pourvus ensuite d’équipements modernes : radars, sonar... Le port de Teboulba est devenu un concurrent du plus grand port de pêche de la région, Mahdia. Les nouvelles activités intéressent également l’industrie manufacturière : industries mécaniques de fabrication de pièces automobiles et, plus récemment industries textiles : fabrication de filets de pêche (et de fil de nylon); filature très moderne de coton et fils acryliques et surtout ateliers de confection travaillant pour l’exportation. Ces entreprises de confection sont à capitaux étrangers mais aussi, en majorité, à capitaux locaux. Elles ont leur propre personnel, à plus de 90 % féminin mais elles font travailler également des façonniers locaux sous-traitants. Le secteur textile dans son ensemble fait travailler à lui seul plus de 2.000 femmes ce qui est supérieur au potentiel d’emploi de Teboulba. Des femmes viennent de l’extérieur, chaque jours par bus mais également de manière plus permanente des plaines centrales ou du Nord Ouest du pays (300 Kms). Ces ouvrières vivent alors à 4 ou 5 par appartement ou même en dortoir.

Jusqu’à une époque récente, les femmes travaillaient dans le textile jusqu’à l’âge du mariage. De plus en plus souvent aujourd’hui, elles restent après leur mariage ou bien reviennent après le mariage ou bien après avoir eu un enfant.

Teboulba est aujourd’hui une véritable ville avec trottoirs et mobilier urbain où il n’y a aucun chômage.

D’autres gros bourgs situés dans la même région ont connu la même évolution rapide. C’est le cas de Djemmal avec 35.000 habitants où se sont multipliées d’abord les briqueteries puis les activités textiles au cours des années 1980 et 1990. Activités de confection pour l’exportation dans des ateliers à capitaux étrangers mais surtout locaux où le nombre des emplois, en grande majorité féminins, dépasse 5000, ce qui provoque le recours à des femmes venues de l’extérieur.

Mots-clés

pêche, croissance économique, investissement, industrialisation, modernisation des techniques, développement économique, industrie textile


, Tunisie, Teboulba, Djemmal

Commentaire

La Tunisie centrale est aujourd’hui le théâtre de transformations spectaculaires, transformations industrielles et transformations sociales, fruits d’activités politiques, économiques et sociales, relatives aussi bien à la promotion de la femme, qu’à l’aménagement du territoire ou à l’aide à la création industrielle.

Source

Texte original

JUDET, Pierre (France)

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