La Bégude à Marseille : pour l’organisme, une opération innovante

A compter de 1989, l’imposante cité de la Bégude (13è arrondissement de Marseille, dans les quartiers nord)a fait l’objet d’une réhabilitation "multi-facettes" en partenariat (avec une association public-privé originale)pour la désenclaver, redéfinir son peuplement, etc.

Pour l’Office public d’aménagement et de construction (OPAC Sud)maître d’ouvrage, tels ont été les axes d’innovation auxquels il a été conduit ici dans ses usages:

- l’association public-privé autorisant, outre des montages juridiques et financiers judicieux, la négociation de nouveaux services pour le quartier;

- une pratique nouvelle en son sein: la mise en place d’un chef de projet, coordonnateur d’une équipe et garant de la cohérence du projet dans sa continuité et de l’implication transversale des divers services de l’organisme;

- la prise en compte du problème de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes et des personnes en difficulté économique dans la cité (négociation avec la Fédération du BTP -Bâtiment et Travaux Publics- de l’adjonction, dans les marchés de travaux passés avec les entreprises, de clauses d’embauche sur contrats de qualification);

- la recherche de solutions de relogement de familles volontaires hors de la cité par acquisition d’habitat diffus. Ceci a amené l’Office à la création d’une cellule foncière en son sein; tout en prévoyant l’établissement d’un groupe d’action avec les travailleurs sociaux (CAF -Caisse d’allocations familiales-; Département)en vue de solutions nouvelles pour un traitement global des difficultés des familles.

Fin 1990: alors que la réalisation des travaux et d’un certain nombre d’objectifs sont menés à bien, deux types d’attente appellent réflexion:

- les moyens d’une gestion adaptée pour assurer l’après-réhabilitation (travail à poursuivre sur des thèmes tels que l’après maîtrise d’oeuvre sociale, la gestion d’une population diversifiée -personnes âgées, étudiants, locataires en place-, la commercialisation des logements, l’accueil... Et, le budget nécessaire à la pérennisation de l’action...);

- un positionnement clair de l’ensemble des partenaires sur les fonctions d’accompagnement social et de développement local.

D’une façon plus générale, l’expérience acquise par l’organisme, faite de succès et d’erreurs, lui a permis de constituer de nouveaux métiers en son sein, de fonctionner à l’imagination, de jouer un rôle moteur dans l’instauration et l’organisation d’un partenariat (qui reste à pérenniser)et de dégager des principes généraux pertinents dans toute opération de réhabilitation: recenser les problèmes, y répondre, s’entourer (d’une équipe de projet la plus ouverte possible), coordonner (importantce d’un "pilote" très en amont de la réalisation), achever (savoir mener à terme les actions entreprises), "s’accrocher" (malgré les difficultés). Et cela afin de réussir un pari qui, à la Bégude, se voit ainsi formulé: "restructurer techniquement et réorganiser socialement tout un quartier de Marseille réputé difficile".