Concurrencée par les pays en voie de développement à main d’oeuvre bon marché, la Corée du Sud doit orienter son économie vers des créneaux à haute valeur ajoutée où elle est en concurrence directe avec les pays industrialisés
09 / 1996
En 1985, la Corée traverse une crise. La croissance de son économie est inférieure à 5 % par an et le chômage dont la Corée avait perdu la notion de 1982 à 1984 fait sa réapparition.
La Corée se trouve aujourd’hui en pleine phase de transition. Concurrencée par les pays en voie de développement à main d’oeuvre bon marché, elle doit orienter son économie vers des créneaux à haute valeur ajoutée où elle est en concurrence directe avec les pays industrialisés. A cela s’ajoute le ralentissement de l’activité économique aux Etats-Unis qui absorbent le tiers de ses exportations et la montée du protectionnisme dans les pays industrialisés. Aussi les secteurs qui ont fait les beaux jours de la croissance coréenne doivent aujourd’hui se restructurer pour survivre. C’est le cas du textile et des chantiers navals. C’est le cas du bâtiment. "La construction au Moyen-Orient a été une poule aux oeufs d’or pour la Corée", explique un diplomate en poste à Séoul. "Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une poule aux oeufs d’argent". 500 Coréens qui travaillaient pour les entreprises du BTP à l’étranger ont été licenciés entre janvier et septembre...
L’inquiétude des autorités est réelle face à la montée du chômage. La presse en parle quotidiennement. Un responsable de Sankyong, un des grands groupes coréens, interrogé sur les raisons pour lesquelles le processus de production n’était pas entièrement automatisé dans ses usines de cassettes et de bandes vidéo, a répondu : "Nous devons penser au chômage".
Le gouvernement vient d’annoncer un programme de travaux publics pour le début de l’année prochaine. Mais le chômage est là pour durer.
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, Corée du Sud
Ce texte est significatif du pessimisme qui apparaît en Corée dès que la croissance descend au-dessous de 6 % par an. En fait, dès 1986, la croissance est repartie pour baisser à nouveau puis repartir jusqu’à plus de 9 % en 1995. Aujourd’hui, la Corée est inquiète parce qu’elle délocalise mais elle doit faire appel aux travailleurs immigrés.
Moralité : il faut bien se garder d’enterrer la Corée comme l’Asie de l’Est et du Sud-Est. Les commentateurs occidentaux ont probablement souvent pris leurs désirs pour la réalité.
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La Tribune in. La Tribune, 1985/12/17 (France)
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