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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Chemins d’espérance

Colette Humbert et la fondation de l’INODEP

Pierre Yves GUIHENEUF

03 / 1996

Entrecoupés par cinq lettres de Lorette Nobécourt à Colette Humbert, les chapitres qui balisent ces chemins d’espérance conduisent de la Lorraine occupée et résistante jusqu’à la création de l’Inodep, un organisme pionnier de la cause tiermondiste et de l’oecuménisme. Des chemins solidairement planétaires, ceux de milliers d’hommes et de femmes engagés dans le développement, et un chemin intérieurement solitaire, celui d’une femme qui retrace son parcours spirituel et sa quête d’humanisme.

La guerre, l’occupation et la résistance imposent à Colette Humbert, dès son enfance, des clivages qui ne cesseront par la suite de guider son action : celui du dominateur et du dominé, de la soumission et de la libération. Jeune fille à la recherche de la justice et de la dignité humaine, elle rencontre un jour, par hasard, Saint François d’Assises. Dans un train. Un livre abandonné sur une banquette lui ouvre les portes de l’Evangile et lui donne la force de concrétiser ses idéaux. Se faire religieuse lui semble le meilleur moyen à sa portée, en 1944, afin de s’engager "dans les missions les plus périlleuses et les plus éloignées". Le Maroc, la Chine, Madagascar... Ses voyages et ses séjours à l’étranger, les lettres de ses soeurs franciscaines lui apportent la maturité et donnent à son engagement la fermeté nécessaire. En 1970, à 45 ans, elle fonde l’Institut oecuménique pour le développement des peuples. Réseau plutôt qu’institut, pluri-culturel autant que multi-confessionnel, l’Inodep est conçu comme l’outil qui devra participer à la concrétisation de son rêve d’enfance : plus jamais d’injustice, de misère et de faim.

Le non-alignement, Vatican II, Paulo Freire, Ivan Illich ... les événements et les personnages se succèdent pour retracer l’histoire des décennies soixante-dix et quatre-vingt. Des visages anonymes aussi, comme ceux de ces femmes ramasseuses de goëmon de l’île du Prince Edouard, qui prennent conscience de leur situation d’exploitées, qui s’organisent et conduisent une grève avec succès. Le développement, c’est d’abord la conscience de ses propres capacités et le refus de la domination. Le développement, c’est surtout une quête perpétuelle. "Le chemin que l’on nomme n’est déjà plus le chemin".

Mots-clés

coopération internationale, communauté religieuse


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Source

Livre ; Récit d’expérience

HUMBERT, Colette, Chemins d'espérance, Lieu Commun, 1993 (France)

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