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La Maison du Travail autonome

Une maison où des personnes de tous les âges et de toutes les couches sociales peuvent développer leurs compétences dans le domaine artisanal, social ou culturel

Ina RANSON

08 / 1995

La Maison du Travail Autonome (Haus für Mitarbeit, HEI)à Munich est ouverte à tous les citoyens qui ont envie de développer des compétences dans le domaine artisanal, social ou culturel. La maison offre des ateliers d’artisanat très bien équipés où des professionnels sont prêts à répondre à toutes les questions ; elle dispose en plus de salles pour ceux qui veulent organiser des groupes d’entr’aide, monter une pièce de théâtre, préparer un concert. Chacun qui franchit le seuil de la maison y trouve un animateur attentif à ses demandes et à ses soucis. L’utilisation des espaces, des outils et l’accompagnement par des professionnels est bon marché, même les chômeurs peuvent en payer le prix. Et beaucoup de chômeurs en profitent. Mais ils se mélangent tout naturellement à d’autres clients. Dans cette maison, le statut social ne joue aucun rôle. Le professeur y travaille à côté du chômeur, l’étudiant à côté de la ménagère.

La réalisation de la Maison du Travail Autonome est le fruit d’un long travail préparatoire. Le concept a été élaboré, entre 83 et 86, par un groupe de chercheurs mandatés par une fondation, la "Anstiftung" (l’incitation). Celle-ci a comme objectif de soutenir la recherche scientifique au service de l’innovation sociale. Concrètement elle participe au lancement de projets porteurs d’avenir en demandant à un groupe de chercheurs de les accompagner pour évaluer s’ils sont viables. La HEI constitue le projet le plus important de la "Anstiftung." Elle est précisément la réalisation d’une utopie : inspirée par Ivan Illich, elle propose un enrichissement de la qualité de vie par d’autres voies que celles du marché et de la consommation. L’invitation au travail autonome ne s’adresse pas aux déficits des personnes, mais à leurs désirs, elle mise sur leur compétence et leur créativité.

Le concept a été réalisé entre 86 et 87. La fondation "Anstiftung" y investit plus de 2,5 millions de DM et s’engagea à payer l’accompagnement scientifique (entre 87-90)et les déficits financiers, jusqu’en 1994, date à laquelle il a fallu trouver d’autres partenaires.

Les premiers ateliers, pour le travail avec le bois, les métaux et les textiles, ont tout de suite attiré de personnes très différentes. Grâce aux conseil des différents accompagnateurs professionnels, les ateliers ont été de mieux en mieux équipés. Au cours des années, l’offre s’est élargie, par exemple par des ateliers de reliure, de confectionnement de bijoux, de céramique...

On y vient pour des raisons les plus diverses : pour se détendre, pour réparer ou fabriquer des objets d’usage courant, pour s’exercer comme artiste, pour réaliser un rêve... Les accompagnateurs offrent aussi des cours, à la demande des clients, mais l’accent est toujours mis sur le travail individuel. "Notre devise reste : autonomie, responsabilité individuelle, tolérance, solidarité", dit Kurt Horz, permanent responsable de la maison. Nous voulons aider au développement des aptitudes sociales, artistiques et artisanales."

La HEI attache une importance particulière aux structures démocratiques du fonctionnement de la maison. Tous les collaborateurs se rencontrent régulièrement et chacun participe à la prise des décisions : les 4 permanents, les 2 jeunes qui y font leur service civil, le stagiaire, et les 15 accompagneurs ou animateurs de cours ; ces derniers sont payés pour les heures passées avec les clients, certains travaillent aussi bénévolement. Le rapport des chercheurs édité en 1994 constate que la HEI constitue véritablement un lieu d’intégration ; "elle fonctionne à la fois comme centre d’assistance sociale et comme maison pour tous les citoyens."

Depuis 1993, près de la moitié des frais de fonctionnement a été couverte par les contributions des clients. Le reste, un peu plus de 300 000 DM par an, doit être trouvé ailleurs. En 1995, la subvention fut assurée, en partie, par la Fondation Ertomis à Wuppertal (150 000 DM)et par la ville de Munich. En 1996, ce fut encore la ville qui y pourvut, après une campagne de lettres de pétition adressées à la Mairie. Grâce au soutien des médias, la ville de Munich soutiendra la HEI encore en 1997.

Mots-clés

insertion sociale, pédagogie, autonomie, autoformation, innovation sociale


, Allemagne

Notes

- Adresse de la Fondation Anstiftung: Daiserstr. 15 Rgb 81371 MÜNCHEN, Tel 089/77 70 31 Fax : 89/74 70 220

- Adresse Hei-Haus der Eigenarbeit : Wörthstrasse 42 Rgb 81667 MÜNCHEN Tel : 089/ 448 06 23

Source

Rapport ; Présentation d’organisme

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