Le Global Action Plan a développé des méthodes et des stratégies permettant aux individus et aux ménages de changer, dans leurs contextes spécifiques, les habitudes de consommation et de comportement non compatibles avec un développement durable
08 / 1995
Le développement durable n’est possible que si les pays industrialisés changent leurs styles de vie et de consommation. La conférence de Rio de 1992 a rappelé que 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources dont 75% finissent comme déchets.Les écosytèmes fragiles se dégradent à un rythme accéléré, et il est à craindre que la qualité de vie des générations futures soit atteinte de façon grave et irréversible.
L’expérience prouve qu’il ne suffit pas de prendre conscience de ces faits. Devant des problèmes si immenses, l’individu se sent dépassé. Pourtant, si une partie grandissante des personnes vivait "de façon durable", elle aurait une influence certaine sur les acteurs économiques. 35% des ressources dans le Nord sont consommées par des ménages. Pour renverser le développement destructeur, il faut soutenir, selon l’environnementaliste hollandais Theo Potma, cinq démarches parallèles :
1. reconnaître la crise écologique mondiale,
2. trouver un accord sur les mesures nécessaires pour y faire face,
3. commencer à les traduire en actes,
4. intégrer les conséquences écologiques dans les décisions économiques,
5. obtenir qu’une majorité des ménages et des entreprises dans le monde entier adopte une gestion écologique.
Le "Global Action Plan"(GAP)se concentre sur la cinquième démarche. Il incite à surmonter les attitudes de paralysie et indique très concrètement comment réaliser un style de vie responsable dans les contextes actuels. L’organisation du GAP a été fondée en 1990 aux Etats Unis. Les initiateurs ont alors formulé, en coopération avec les organisateurs de la journée de la terre, une série d’objectifs globaux à réaliser avant l’an 2000. Depuis, ceux-ci ont été adaptés aux exigences de l’agenda 21 mis au point à Rio en 1992. Aujourd’hui, le GAP fonctionne dans plus de dix pays (Il a des branches nationales aussi aux Pays Bas, en Suède, en Norvège, en Allemagne, en Angleterre, au Canada, en Finlande et en Suisse. Au Danemark, en Belgique (Flandres), en Irlande, en Pologne et en Islande, des groupes pionniers sont en train d’adapter le programme à leur contexte national.
Le comité directeur de GAP International coordonne les initiatives des différents pays et organise régulièrement des rencontres permettant l’échange des expériences. Le bureau de coordination se trouve à Bruxelles. GAP International offre aussi une formation standardisée pour la gestion des groupes et l’organisation des campagnes dans les différents pays. Parmi les partenaires du GAP : le "United Nations Environment Programme (UNEP), le Ministère de l’Environnement des Pays Bas, le World Fund of Nature, le Rotary Club. En 1995, GAP lancera une importante campagne des médias pour propager le nouveau "style de vie éthique". L’ objectif est "d’arriver à avoir, d’ici l’an 2000, une masse critique de citoyens du Nord - six millions de ménages dans 2.000 communautés - qui auront adopté un style de vie soutenable. La campagne devra durer cinq ans.
Le programme du GAP comporte trois volets :
1. des propositions d’actions concrètes, sur l’arrière-plan d’objectifs globaux.
2. l’accompagnement et le conseil actif ("coaching").
3. le feed-back, l’enregistrement des résultats quantitatifs et leur communication aux membres.
Un "livre de bord pour un nouveau style de vie décrit en détail "comment améliorer avec plaisir en sept mois l’écobilan de votre ménage". Le programme est présenté à de nombreuses institutions ou entreprises (par ex. dans des écoles, des organisations de jeunesse, des groupes de protection de l’environnement, des églises). Pour la mise en pratique, le GAP mise sur la pédagogie du travail en groupe. Des groupes de cinq à huit ménages suivent, pendant sept mois, avec l’aide du livre de bord et soutenus par un accompagnateur ou une accompagnatrice, le cursus de réorientation. Chaque mois, ils approchent un nouveau sujet : les déchets, l’eau, l’énergie, la mobilité, la consommation, l’échange. Les participant(e)s s’informent des nombreuses alternatives susceptibles de remplacer les pratiques conventionnelles. Ils font des choix selon leurs préférences. Pour mieux se rendre compte des conséquences du changement de comportement, ils mesurent ce qui est mesurable au début et à la fin du programme. Les accompagnateurs recrutés dans les groupes antérieurs ont reçu une formation standardisée et disposent de documents qui leur permettent d’évaluer les résultats des efforts. Le GAP les enregistre, les compare et les publie régulièrement dans une Lettre d’Information que tous les participants reçoivent.
écologie, gestion des ressources naturelles, impact sur l'environnement, développement durable, acteur social, consommation, éducation à l’environnement, déséquilibre écologique
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Le terme "masse critique" se réfère à la théorie de la diffusion sociale des comportements" (Everett M. Rogers, Diffusion of Innovations, Free Press, 3e édition 1983)
Global Action Plan for the Earth, c/o UIA, 40 rue Washington, B-1050 Bruxelles, Belgique, tél 32/2 640 1808, 32/2 646 0525
Présentation d’organisme ; Rapport