Le crédit fait-t-il bon ménage avec l’aide ?

Le Projet Ikhtiar est un programme de crédit appliqué en Malaisie et dont la philosophie se rapproche de celle de la Grameen Bank. Il a essayé de doubler son programme de crédit d’un programme d’aide traditionnel.

Il octroie des prêts à un taux raisonnable aux familles de petits cultivateurs très pauvres pour leur permettre d’améliorer leurs conditions de vie.

Dans le cadre de ce travail, le PI a été souvent contacté par des organismes ou des personnes qui désiraient aider les pauvres en faisant des dons en espèces. Au départ, le Projet Ikhtiar acceptait ces dons et s’arrangeait pour les répartir entre ses différents centres. On tentait tant bien que mal de les partager équitablement entre les participants au programme. Néanmoins, les sommes n’étaient jamais assez importantes pour que tous puissent en bénéficier.

Très vite, ce système de partage posa donc problème. La répartition injuste de cette aide libre créait des tensions dans le groupe cible, compromettant sa cohésion.

D’autre part -problème plus important- ces dons amenaient aussi la confusion : cette aide n’étant soumise à aucune condition, cela troublait beaucoup les bénéficiaires. En effet, ils ne comprenaient pas que l’aide leur soit attribuée sans conditions de remboursement alors que, parallèlement, ils étaient toujours obligés de rembourser leurs emprunts.

La seule solution à ce problème consiste à ne jamais mélanger aide et crédit.

Depuis, le Projet a décidé que les dons viendraient en augmentation du capital disponible, ce qui permet de multiplier le nombre de prêts qu’il est possible d’accorder.