Striga hermonthica est une mauvaise herbe qui parasite les cultures vivrières comme le mil, le sorgho, le maïs... depuis une vingtaine d’années en Afrique et notamment au Burkina Faso, au Nigéria et au Mali. Les sécheresses prolongées ont de plus fragilisé les cultures. Celles-ci ont le plus grand mal à lutter contre le parasite qui fait planer le spectre de la famine sur les populations.
Ne pouvant voir les graines microscopiques du Striga, les paysans pensent que la plante est envoyée par les dieux et la laissent pousser sur place d’où une prolifération explosive, chaque plant produisant entre 10000 et 50OOO graines. Comme du point de vue écologique et économique, pour contrecarrer les fléaux de l’agriculture africaine tels les criquets, les moustiques et les plantes parasites, la lutte biologique est la plus satisfaisante, les spécialistes ont sélectionné un petit coléoptère Smicronyx et un champignon pathogène du Striga pour venir à bout de cette mauvaise herbe. Au laboratoire ou à petit échelle, ces deux agents biologiques se révèlent prometteurs. Le champignon est le fusarium oxysporum originaire de l’Afrique de l’Ouest. Quant au coléoptère, qui se nourrit des graines de striga, il avait été introduit en Ethiopie en 1978 mais en 1988, alors que l’on pensait qu’il s’y était établi, on constata qu’il avait disparu. Il va falloir s’assurer maintenant que le fusarium ne porte pas atteinte au riz et à la patate douce car aucun effet retardateur n’a été observé sur l’arachide, le niébé, le millet, le maïs comme il faut préciser sa toxicité et sa viabilité.
protection des récoltes, maïs
, Mali, Burkina Faso, Nigéria
La lutte biologique est la méthode de protection des plantes la plus sûre et la économique. Pour ne rien dire de sa grande valeur sur le plan écologique. Mais, pour sa réussite, il faut des études préalables soignées pour éviter les mauvaises surprises. Malheureusement, la publicité faite aux pesticides gène considérablement son développement, surtout dans les pays du Sud. Pourtant, certains pays industrialisés- qui souffrent d’une forte pollution du fait des produits agrochimiques- ont inscrit dans leur législation le recours à la lutte biologique. Dans la plupart des pays industrialisés, l’atrazine, un herbicide utilisé à très grande échelle par les céréaliculteurs, est maintenant présent dans la plupart des eaux. Il se pourrait que la lutte biologique soit le meilleur antidote à cette pollution.
Articles et dossiers
POUR LA SCIENCE SARL in. POURLA SCIENCE, 1996/04 (France), 222