12 / 1994
"Monsieur le président, mesdames, messieurs,
Je représente ici le Ministère des affaires sociales, direction de l’action sociale, sous-direction réadaptation vieillesse et aide sociale, qui a en charge le domaine de la surdité. Je suis heureuse de voir l’étendue des débats qui se sont déroulés pendant ces deux jours, réunissant plus de 350 participants de nombreux pays d’Europe. Je suis particulièrement contente du fait que ces débats n’ont pas seulement réunis des professionnels de santé mentale entre eux, mais aussi des professionnels d’autres champs connexes et également des personnes sourdes intégrées à des titres divers dans les équipes concernées par les soins de santé mentale.
Il me semble que ce qui se dégage des travaux de cette conférence, ce sont quelques axes de travail dont je vais résumer l’essentiel. Il paraît en effet important que soit reconnue pleinement la nécessité de soins en santé mentale adaptés aux personnes sourdes. Ceci implique certaines conséquences. Tout d’abord la nécessité de former des professionnels entendants de toutes disciplines aux soins de santé mentale pour sourds. Cela signifie de mettre en oeuvre une sensibilisation au problème de la surdité au cours des formations initiales, mais surtout des formations continues, des diplômes universitaires par exemple. La mise en place, à titre expérimental, d’unités d’accueil spécialisé pourrait être envisagée en France comme cela existe dans de nombreux pays européens. Ce projet devrait faire l’objet d’enquêtes sérieuses préalables en collaboration par exemple avec l’association GESTES et nécessiterait bien sûr une évaluation pluridisciplinaire avant toute généralisation. D’autre part, la formation spécifique de professionnels sourds devrait permettre à l’avenir leur intégration à part entière dans les équipes de soins de santé mentale. Enfin, en ce qui concerne la prévention, il faut rappeler ce qui se fait déjà pour les enfants au sein des SAFEP et des SSEFIS où doit être prise en compte la globalité de la personne sous ces différentes dimensions : des soins, de la pédagogie et de l’éducation. Malheureusement pour les adultes, de tels services n’existent pratiquement pas à ce jour en France. Il faut rappeler que le Ministère ne se désintéresse pas de ces problèmes. Une meilleure approche pourrait se faire en liaison avec les activités du CPSAS (Centre de Promotion Sociale des Adultes Sourds)à Paris qui est très actif en ce domaine. Le Ministère reste bien sûr à l’écoute de vos propositions. Je souhaite à la Société Européenne de Santé Mentale et Surdité de poursuivre fructueusement ses travaux et de nous y associer pour une meilleure connaissance mutuelle. Je vous remercie."
droit à la différence, biculturalisme, formation professionnelle, droit à la santé, politique de santé, santé publique, santé mentale, service de santé, échange de savoirs
, Europe, France, Paris
GESTES Groupe d’Etude Spécialisé "Thérapies et Surdités"a organisé à Paris le troisième congrès international de l’ESMHD European Society for Mental Health and Deafnessen décembre 1994. Une publication des actes sera faite ultérieurement.
Fiche rédigée d’après l’intervention de M. TAVET, Médecin inspecteur, sous direction de la réadaptation de la vieillesse et de l’aide sociale, Ministère des affaires sociales de la santé et de la ville, 8 avenue de Ségur, 75007 Paris, FRANCE. Tel: 40 56 60 00
Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…
TAVET, ..., GESTES
GESTES (Groupe d’Etudes Spécialisé Thérapies et Surdité) - 8 rue Michel Peter, 75013 Paris, FRANCE. Tel/Fax 00(331)43 31 25 00 - France - gestes (@) free.fr