01 / 1993
On peut distinguer plusieurs types d’animation théâtrale en milieu scolaire et grâce auxquelles "Une ville se raconte" et le Théâtre du Campagnol ont étroitement collaboré.
Cela se passe sous plusieurs formes :
- Commandes passées par une institution scolaire en vue de sensibiliser des élèves au théâtre.
- Propositions faites aux organisateurs de spectacles et destinées à encadrer la représentation, à la rendre plus souple, à l’augmenter, en faire des commentaires parallèles.
Dans la première proposition, l’animation a lieu dans des ateliers de jeu dramatique ou d’improvisation théâtrale. Soit on suit la "chaîne de fabrication" d’une représentation, ou bien on n’en retient qu’un élément : écriture, dramaturgie, scénographie (... costumes et masques)jeu, mise en scène...
Dans la deuxième proposition, c’est à un jeu de commentaires qu’il est fait recours : "séances préparatoires" augmentées de projections audio-visuelles, "improvisations" dans la classe, jeu de questions-réponses avec le public.
Toute l’animation scolaire ne peut être résumée ici, on ne peut que signaler les animations réalisées dans les classes autour du spectacle "En r’venant de l’expo", dans de nombreux établissements scolaires de la banlieue parisienne de Nanterre à Vincennes. Pour que l’oeuvre supporte le risque de la représentation destinée aux scolaires, les animations, notamment en classe de français et d’histoire doivent :
- donner des informations sur l’oeuvre et ses conditions d’apparition ; (recueil de récits auprès des habitants ou relevant d’un thème choisi par le théâtre pour l’année); donner des informations sur le cadre socio-politique dans lequel l’oeuvre a été créée : la vie des français au début du 20ème siècle, le mouvement ouvrier à la veille de la guerre de 1914, l’antimilitarisme...
- Situer l’oeuvre et la représentation dans une dynamique de perception plus large qui a à voir avec d’autres arts, la vie culturelle, par exemple les rapports entre le théâtre et l’histoire, ou le théâtre et la mémoire ou bien encore les effets de l’inter-culturalité que suppose toute pratique artistique contemporaine...
- Proposer une mise en scène d’un petit épisode de la pièce pouvant servir de canevas pour une petite improvisation : par exemple échange d’arguments lancés entre patrons et syndicalistes dans les années 36. La règlementation de la prise de parole se réalisait en classe à travers ces jeux comme par un effet de miroir en voulant représenter les modalités de gestion des conflits à cette époque.
école, décloisonnement des disciplines, pédagogie, méthode pédagogique, théâtre
, France, Châtenay-Malabry
Ce document tente de montrer que le théâtre, même s’il se préoccupe encore de sa pertinence avec la scène de l’histoire, est par ailleurs, attaché à un travail sur la mémoire. Mémoire d’un art, d’une langue, d’une culture, du commerce entre les hommes et la cité. C’est cette mémoire en fragment, désertée quelquefois, que le théâtre essaie de reconstituer, autant à partir des trous et des vides que des pleins.
Mais la mémoire du théâtre est tout autant un fait de conservation personnelle qu’une re-création d’artiste : or cette mémoire-jeu reste pour un public absent des moyens et du cadre de remémoration, lettre morte, activité sans objet. Sans mémoire du cadre dans lequel la représentationn ici et maintenant avait lieu. Pour que la rencontre ait lieu, il semble que cet assortiment des représentations d’animation soient nécessaires.
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