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Réflexions sur l’Observatoire de l’Innovation

Pierre Yves GUIHENEUF

07 / 1993

Chercheur en économie à l’INRA de Toulouse, Gilles Allaire a été parmi les initiateurs du projet AAP conduit par les CIVAM. Dans le cadre de cette formation il doute de l’utilité d’un outil comme l’Observatoire de l’Innovation, car les agriculteurs n’ont pas l’habitude de consulter les bases de données. Quant aux techniciens, ils travaillent essentiellement en réseaux d’interconnaissance. Les fiches Agrinnov ne s’inscrivent probablement pas dans les procédures de travail, implicites ou explicites, qui codifient leurs pratiques.

A quelles demandes répond l’Observatoire ? Ou plutôt, face à l’offre de service faite par l’Observatoire, quelles demandes se contruisent ? Dans le contexte actuel de crise des modèles en agriculture, il n’est pas étonnant que se construire une demande institutionnelle. Mais se traduira-t-elle au bout du compte par une utilisation effective (c’est-à-dire la modification des pratiques de ces institutions)ou va-t-elle seulement alimenter la réflexion intellectuelle de deux ou trois personnes ?

Pour qu’un outil au service de l’innovation soit valorisé il doit s’insérer dans les procédures de travail des individus visés, agriculteurs et techniciens. Ceci a deux implications : la première concerne le contenu des fiches, l’évaluation de ce qu’on observe. Si l’Observatoire est destiné à avoir un impact sur l’action de porteurs de projets, il doit répondre à des questions précises et opérationnelles : "Est-il préférable de faire ceci ou cela ?" "Comment faire...?". La description d’une innovation est orientée par les questions qu’on se pose à son sujet. Il est donc nécessaire de connaître avec précision les profils des utilisateurs, leurs questions, leurs modes d’accès habituels à l’information.

L’autre implication concerne la nécessaire intégration de l’Observatoire dans les réseaux porteurs de changement, dans leurs organigrammes institutionnels. Ces institutions doivent être elles-mêmes suffisamment importantes pour que l’impact de l’outil soit significatif, et suffisamment actives pour que son utilisation débouche sur des changements réels. Actuellement, les réseaux associatifs sont sans doute les plus intéressants de ce point de vue : ils sont dynamiques et leur action est significative. Des petites structures indépendantes comme Geyser ou le GRET peuvent avoir un rôle méthodologique important, mais sous réserve d’une articulation suffisante avec les organismes impliqués sur le terrain. Des contacts pourraient par exemple être pris avec l’Inter-ONAG (1)en cours de constitution, pour étudier les possibilités de valoriser un outil comme l’Observatoire.

(1)Projet de rapprochement institutionnel impliquant FNCIVAM, FNGEDA, FNCUMA, AFIP, Inter-Afocg et FNASAVPA.

Mots-clés

innovation technique, agriculture, diffusion de l’innovation


, France

Notes

Entretien avec ALLAIRE, Gilles

Source

Entretien

GUIHENEUF, Pierre Yves, 1993/07/19 (France)

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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