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CONAVIGUA : Coordination Nationale des Veuves du Guatémala

03 / 1994

Près de 45 000 femmes guatémaltèques sont devenues veuves à la suite de l’assasinat de leur mari par l’armée. Au total 250 000 enfants ont perdu leur père, leur mère ou leurs deux parents. L’estimation est dfficile à établir car nombre d’entre eux ont été adoptés par des voisins. D’autres ont fui vers la capitale où ils vivent dans la marginalité. C’est le département du Quiché qui a le plus souffert de la répression conduite par l’armée dans les années 80.

Les veuves du Guatémala doivent désormais gagner leur vie seules. Elles possèdent peu de terres et les prix des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter. Elles sont empêtrées dans leurs multiples dettes et, n’ayant la plupart du temps même pas terminé leurs études primaires, elles ont des difficultés à résoudre leurs problèmes bancaires. En outre, les commerçants aussi bien que les autorités se méfient d’elles à cause de leur participation à la coordination nationale des veuves du Guatémala. (Conavigua).

L’organisation des femmes, en particulier des indiennes, est difficile à réaliser dans ce pays. L’armée contrôle les populations indiennes et des délateurs, appâtés par un gain facile, dénoncent ceux qui s’organisent. Toute organisation est d’ailleurs considérée avec méfiance et la répression ne se relâche pas et la situation économique est grave, surtout pour les veuves, pauvres parmi les pauvres. C’est dans ce contexte qu’est née la Conavigua en 1988. En moins d’un an, elle a rassemblé 3 560 femmes, indiennes pour la plupart. Depuis, et à plusieurs reprises, les membres de cette association ont été victimes de la répression et persécutées par les autorités - par exemple suite à la visite d’un étranger - et les veuves doivent se présenter régulièrement aux autorités militaires. "Nous essayons à chaque fois d’expliquer que nous ne faisons rien d’illégal, que nous nous organisons pour sortir de la misère et que la Constitution nous donne ce droit", expliquent-elles. Il faut savoir aussi que de nombreuses femmes élèvent, aux côtés de leurs enfants, ceux nés des viols commis par les soldats et les patrouilles. Les compromissions du président actuel avec l’armée sont plus fortes que les engagements pris par l’Etat du Guatemala envers la communauté internationale ; engagements ouvertement violés spécialement en ce qui concerne les doits humains. Face à la vacance actuelle du pouvoir civil, les associations des droits humains - dont Conavigua - tentent toutes ensemble de défense les maigres acquis résultant de la mobilisation des populations. Objectif : obtenir la démilitarisation effective de la société guatemaltèque.

Mots-clés

organisation de femmes, accès des femmes à la politique, femme, violation des droits humains, justice, histoire, mémoire collective, droit et démocratie, injustice, démilitarisation, femme et violence


, Guatemala

Notes

SOLMA est un groupe de femmes du monde entier engagé dans le sens de la transformation des relations entre les êtres humains, afin que les enfants et les jeunes puissent bénéficier d’une éducation où la solidarité, la liberté, l’égalité, le respect de l’environnement et la défense des droits de l’homme montrent la voie de la paix et de la coexistence.

Cette fiche est tirée d’une intervention lors de la rencontre internationale des mèresqui s’est tenue du 27 au 31 mars 1994 à Paris.

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,… ; Présentation d’organisme

SOLMA (Solidarité avec les Mères de la Place de Mai) - 18 rue Nollet, 75017 Paris, FRANCE - Tél. 33 (0)1 43 87 59 00 - Fax 33 (0)1 42 94 09 86 - France

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