La part des personnes agées dans la population s’accroît rapidement. La pris en charge par les membres de leur famille diminue. Ceci est dû en partie à l’émiettement des ménages, au travail des femmes, ainsi qu’à la demande des intéressés au droit à une vie décente et autonome.
La disparité des ressources rend complexe le problème. En Allemagne 52% des veuves vivent en dessous du seuil de pauvreté.
En France et en Allemagne, des innovations locales existent sans qu’aucun enseignement n’en soit tiré sur le plan national. Au contraire en Italie et au Royaume Uni des services se sont multipliés. Mais dans une vue plus large et pas seulement pour les personnes agées.
L’auto-assistance en Allemagne:
Les soins dispensés aux personnes agées dans les foyers et les centres du troisième age sont catastrophiques aussi bien qualitativement que quantitativement.
Les prestations à domicile qui pourraient éviter le placement en foyer butent sur l’insuffisance des budgets. Une certaine tradition patriarcale et autoritaire fait que le pouvoir et les intérêts du producteur priment sur l’intérêt des personnes agées. La recherche de la maîtrise des dépenses de santé et une politique mal définie conduisent à reporter les coûts sur les prestations de service qui se font concurrence aux dépens des assistés.
Bailleurs de Fonds: Une tendance se dessine au niveau communal pour mettre en place une politique globale pour le sport, le logement, la culture, le soutien aux initiatives d’auto-assistance, aux programmes de qualification de l’emploi avec si possible l’aide de financements suprarégionaux. Les financeurs de l’aide sociale restent les grand organismes de bienfaisance, à 8O%. La carence du secteur public ouvre la porte aux entreprises privées qui jusqu’alors s’étaient concentrées sur les cliniques et les hopitaux. On constate l’émergence des petites entreprises qui offrent des prestations non couvertes par les services officiels. Le danger de ces activités coûteuses et lucratives est à terme une forte inégalité sociale.
Exemple de l’association Travail social libre pour le 3e age:
A Stuttgart (Allemagne)est née une association comptant 13 permanents dont 7 ayant des qualifications dans le domaine syndical. Son but: services à domicile : garde malade, aide ménagère, contact médecin aide aux demandes administratives et à la socialisation. Une équipe de 3 personnes ayant des spécialités différentes prend en charge un patient. Par mois 7 personnes qualifiées s’occupent de 9 à 13 personnes agées. D’où une grande qualité du service rendu mais un coût élevé. Bien que 40% du travail effectué soit bénévole, l’association a dû rechercher des subventions publiques pour rémunérer ses salariés d’une façon à peu près décente. Elle reçoit des dons, elle a les adhésions de ses membres, et des remboursements minimaux des caisses d’assurance maladie. Le Land n’a pas reconnu cette association comme subventionnable parce que sa structure auto-gérée et ses principes de soins ne sont pas conformes aux principes de subventionnement d’orientation bureaucratique.
L’état qui demande de plus en plus aux citoyens de s’engager dans des action sociales, recule et hésite à apporter son aide dès qu’il se trouve devant un projet original. Or l’aide à domicile n’est globalement pas plus onéreuse que le placement en foyer. Les différentes aides financières reçues par l’association n’on pas permis de baisser les coûts répercuter aux patients.
santé, conditions de vie, personne âgée, aide sociale
, Allemagne, Stuttgart
Livre
LAVILLE, Jean Louis, Centre de Recherche et d'Information sur la Démocratie et l'Autonomie; CNRS=Centre National de la Recherche Scientifique, SYROS ALTERNATIVE, 1992 (France)
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