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Les Cambodgiens face à eux-mêmes : contributions à la construction de la paix au Cambodge

Corinne CHEDOT

07 / 1993

Le Cambodge, déclaré "nation sinistrée", fait l’objet d’un plan de paix mis en oeuvre par l’Organisation des Nations Unies depuis la signature des Accords de Paris en octobre 1991. Il s’agit pour l’ONU de proposer un règlement politique global du conflit cambodgien et d’organiser des élections en 1993, qui constitueront l’aboutissement du plan de paix.

Face à cette importante opération onusienne et à la veille des élections cambodgiennes, Christian Lechervy et Richard Pétris s’interrogent sur la réussite des Accords de Paris de 1991. Ils s’intéressent notamment aux instruments fournis par les Nations Unies pour instaurer la paix entre les Cambodgiens et à la vie politique du pays.

1/ L’efficacité des instruments de l’ONU pour construire la paix est variable. En ce qui concerne le rapatriement des réfugiés et l’enregistrement des électeurs, la mission fonctionne. Cependant, le démentèlement des armées n’est pas terminé et la résistance khmer, pas maîtrisée.

2/ Trois constats, relatifs à la vie politique du Cambodge, constituent une véritable menace pour le plan de paix :

- la résistance armée et le refus des Khmers rouges d’appliquer les Accords de Paris.

- l’affaiblissement général du régime de Phnom Penh face à l’utilisation habile par les autres factions de la présence d’une forte minorité vietnamienne.

- la corruption de l’Etat du Cambodge.

La légitimité des acteurs politiques reste donc en cause, en ce sens que les uns et les autres demeurent incapables de trouver un compromis entre la prise en compte de la tradition khmer et du besoin de démocratie pour pacifier et stabiliser le pays.

Ces faits constatés témoignent pour le moins de l’inadaptation de l’APRONUC quant à la conduite efficace du plan de paix prévu initialement et de l’impression d’improvisation dont fait assez largement preuve la mission des Nations Unies.

Sans conclure formellement à un futur échec des Accords de Paris, les observateurs et analystes de la question délivrent tous un même sentiment d’inquiétude par rapport aux premiers espoirs formulés en 1991.

Pour autant, loin de se contenter de constater les défauts du dispositif onusien pour régler le conflit asiatique, les auteurs souhaitent avant tout alerter, tant la communauté internationale que les Cambodgiens eux-mêmes, de l’importante part de responsabilité qui leur incombe dans la reconstruction du Cambodge et l’établissement d’une paix durable. D’autant que la gestion du conflit cambodgien pourrait constituer une référence pour d’autres "sorties de guerre".

Mots-clés

paix, échec, Etat et société civile, coopération internationale, accord international, ONU, passage de la guerre à la paix


, Cambodge

Notes

Collection Dossiers pour un débat.

Source

Livre

LECHERVY, Christian (sous la dir. de); PETRIS, Richard (sous la dir. de), FPH, 1993/02 (France)

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