Cet ouvrage traite d’une observation du quotidien propre à la vie urbaine de quartier. Il relève l’articulation et les liens qui existent entre émotion des habitants et lieux, entre affectivité et espace. L’auteur, psychologue de formation, part de l’idée que lorsque l’habitant vit émotionnellement la confrontation avec les lieux et les gens de son quartier, il nourrit et éprouve son identité. La thèse psychologique est donc que l’identité trouve un aliment essentiel dans les moments " affectivement chargés" que l’habitant d’un quartier passe en contact avec autrui dans des espaces publics déterminés. Sont abordés également des distinctions entre communauté et vie de quartier. Dans ce sens, le quartier en tant que "collectivité anonyme telle qu’elle se manifeste dans un lieu précis" serait préalable à la communauté d’où découle l’idée de buts communs, de partage du même destin.
Le terrain d’étude choisi est un quartier de Venise. L’auteur opte pour l’observation participante comme technique d’investigation. L’essentiel de l’observation consiste à participer à la vie publique et à décrire ce qu’elle donne à voir. Dans un premier temps, il s’agit de saisir les sentiments que le chercheur éprouve lui-même et ensuite de confronter ces sentiments avec la réalité par une rencontre et une discussion avec les habitants. Deux concepts clefs issus de la psychologie, de la sociologie et de l’anthropologie sont utilisés celui d’identité et celui de symbole. Le concept d’identité permet " d’ordonner ce qui se passe pour l’habitant lors des temps de présence"dans les lieux, tandis que le concept de symbole aide à "caractériser l’environnement dans ces moments".
L’auteur fait émerger des lieux spécifiques et propres au quartier étudié.Il les nomme"les hauts lieux du quartier"(magasins,places dejeu,portiques,bistrot,etc.).De ces lieux se dégage des codes culturels.C’est ces lieux publics qui sont assimilés à des receptacles de confrontations(tensions,conflits)entre habitants et avec l’habitat.C’est donc au cours de ces confrontations que l’identité de l’habitant se forme et s’affirme.
sociologie, quartier urbain
, Italie, Venise
Même si cette étude oscille entre la spécificité du quartier de Sacca fisola et des considérations plus générale(presque trop impressionniste parfois),elle permet de s’interroger sur certaine données du "vivre-ensemble".Il y a dans cette vie en collectivité géographiquement déterminée une incontournable formation et déformation des identités sans cesse en chantier.Les relations intersubjectives entre individus et espaces dans un quartier,nous font réflechir sur l’idée d’homogénéité et d’hétérogénéité de ses habitants.
Livre
NOECHIS, Kaj, MERIDIENS, 1984
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