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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Le groupe Bernard de Jussieu à Versailles (Yvelines)

Il était urgent d’intervenir rapidement

Paul DALMAS ALFONSI

12 / 1993

En bordure de forêt, c’est un quartier qui a vécu au gré des mesures gouvernementales. Hiver 1954 : l’action de l’abbé Pierre définit les cités d’urgence; 50 logements sont installés sur le site (baraquements, parpaings, papier goudronné...). 1956 : le bureau municipal du logement décide d’y construire une "ville pour les pauvres". 1957-58 : premiers emménagements. Les contraintes techniques et le financement ne viennent pas en cohérence, des logements faits pour durer 25 ans sont remboursables en 40. Le programme est ensuite étendu, sans réel plan d’ensemble. Aux "logements millions " succède du Lopofa (Logement populaire familial)puis du Logeco (Logement économique); malgré quelques améliorations, les formules sont similaires. La construction des 1000 logements se poursuit jusqu’en 1966. En 1980, le parc est très dégradé, son image négative. 2 ans plus tard, une opération témoin de réhabilitation est lancée pour un bâtiment, sur des fonds propres de l’office de gestion. L’intention : créer un précédent pour mobiliser l’opinion et contraindre à l’action mairie et pouvoirs publics. 1992 : quasiment tous les édifices sont réhabilités.

Réaliser des économies d’énergie par une bonne isolation, répondre à la dégradation du bâti selon les conditions de financement de la procédure Palulos, tels sont les objectifs. L’option technique :"réhabiliter beaucoup" à moindre coût (extérieur de tous les immeubles)plutôt que peu mais cher (intérieur et extérieur de quelques immeubles seulement). Isolation thermique et isolation phonique sont les deux axes d’une réhabilitation Palulos type. Ils sont ici bien conduits; les charges de chauffage baissent de 25%. Pour certains, toutefois, c’est en pure perte, les travaux sont insuffisants et la structure est telle que des effets durables ne sont pas envisageables. L’idée d’une démolition est répandue, même si l’office ne la considère plus d’actualité.

La hausse des loyers a été compensée par les Aides Personnalisées au Logement (APL). Interroger les résidents sur l’objet de la réhabilitation provoque des réactions fort diverses. Chacun met en avant ses préoccupations. Pourrait-il en être autrement dans la mesure où le travail de sensibilisation a été faible, chez des gens peu organisés. Conscient du manque de concertation, l’office a fini par établir un nouveau mode de relations : les réclamations des locataires sont davantage prises en compte que leur participation aux réunions. C’est l’intérieur des logements qui fait problème; l’intervention sur l’extérieur est assimilée à du gros entretien. Un manque a été comblé, mais l’exécution des travaux a été médiocre, mal surveillée.

Mots-clés

logement, logement social, réhabilitation de l’habitat


, France, Versailles, Yvelines

Commentaire

Améliorer la réputation était un objectif essentiel mais "les bâtiments changent, la réputation persiste... De l’extérieur ça fait mieux, mais derrière les façades c’est une autre histoire... Le dedans est autrement plus important que le dehors". On a moins l’impression de cotoyer la misère, mais il faudrait pouvoir réhabiliter aussi en terme social. La procédure Palulos telle qu’elle est conçue ne le permet pas. Lui accorder plus de souplesse "serait un point de départ capital si l’on veut associer véritablement les gens à la restructuration des quartiers en péril".

Notes

Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’Habitat et de la Construction du Ministère de l’Equipement, du Logement et des Transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04

Source

Littérature grise

DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'EQUIPEMENT DES YVELINES (DDE 78); GROUPE LOCAL D'EVALUATION DE LA REHABILITATION DES YVELINES (France)

CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org

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