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Catastrophes maldéveloppement et gestion de l’environnement : l’exemple révélateur du Honduras

Le cyclone était-il le seul responsable des ravages subis en 1974 ?

Tom ROBERTS

01 / 1994

Une mauvaise gestion de l’environnement, une politique de développement axée sur le profit et l’inconscience des hommes sont des facteurs qui se traduisent par une vulnérabilité des populations. L’exemple de l’Honduras en 1974 en témoigne :

Cette année là, l’ouragan Fifi traverse le Honduras, semant la mort et la destruction sur son passage. Pourtant, ce ne sont pas les vents qui ont tué les 3000 victimes de Choloma... mais un mini raz-de-marée venu de la montagne.

Le processus est assez simple. L’exploitation excessive des forêts sur les flancs de montagnes a fragilisé les sols, provoquant une érosion importante. Suite aux pluies diluviennes, la terre, gorgée d’eau, finît par céder, provoquant des glissements de terrain. Ce sont ainsi des pans entiers de la montagne qui vont obstruer les cours d’eau, créant des barrages naturels. L’eau monte, et les barrages aussi. Ce phénomène se poursuit jusqu’au point de rupture : le barrage cède et libère des tonnes d’eau qui dévalent la pente, détruisant tout ce qui se trouve en aval, rasant ainsi l’ensemble des habitations situées à proximité du fleuve.

Le bois exploité, dans ce cas, était essentiellement destiné à l’exportation.

Autre élément : vers 1956, les compagnies bananières des Etats Unis qui avaient défriché et mis en valeur les vallées fertiles qui avoisinent la vallée principale de San Pedro Sula, au Nord de l’Honduras, utilisèrent des méthodes de production nécessitant d’importants investissements en capitaux, au lieu des méthodes à base d’emploi intensif de main d’oeuvre. Les petits paysans n’avaient pas accès à ces terres fertiles qui étaient entre les mains des compagnies bananières nord américaines United Brands et Standard Fruit ou de riches propriétaires (au Honduras 4% environs de la population possèdent 65% des terres cultivables). De ce fait la population a du s’installer sur les versants des vallées et déboiser pour cultiver des céréales. Cette déforestation a provoqué un grave phénomène d’érosion et les rivières ont connu des crues plus fréquentes en raison des dépôts de sédiments. Quand le cyclone Fifi s’est abattu sur le pays, les fortes pluies ont transformé les versants en torrents de boue.

Mots-clés

déforestation, déséquilibre écologique, écologie, érosion, forêt, prospective, responsabilité citoyenne, paysan, protection de l’environnement, inégalité sociale, multinationale, conditions de vie


, Honduras

Commentaire

La surexploitation des ressources naturelles peut aggraver l’impact d’une catastrophe. Dans de pareils cas, les problèmes sociaux, politiques et économiques agissent d’autant plus sur le devenir des hommes.

C’est aussi par ce type de "surexploitation" que l’homme a fragilisé les sols africains, favorisant ainsi la désertification... ou encore par des politiques de remembrement irréfléchies -en Europe- qui ont, par le passé, provoqué des inondations.

Notes

Informations contenues dans un argumentaire pour un projet de sensibilisation aux risques naturels.

Source

Document interne

ROBERTS, Tom, AUI=Action d'Urgence Internationale

AUI (Action d’Urgence Internationale) - Terrasses Montcalm, 1401 rue Fontcouverte, 34070 Montpelllier, FRANCE - Tél 33 (0) 4 67 27 06 09 - fax 33 (0)4 67 27 03 59 - France - www.aui-ong.org - info (@) aui-ong.org

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