Olivetti et le mécénat en Italie

Le mécénat en Italie se caractérise par son orientation majoritairement culturelle. En effet, la moitié des richesses classées "patrimoine culturel de l’humanité" par l’Unesco se trouvent dans ce pays et parallèlement, le budget de l’Etat italien pour la culture est très réduit. Ainsi, les entreprises se sont investies dans des projets à long terme, notamment en matière de restauration du patrimoine.

Les trois piliers du mécénat italien sont: les caisses d’épargne (tenues de consacrer 50 % de leurs bénéfices à des oeuvres d’utilité sociale), les entreprises publiques (AGIP, Banca Commerziale Italiana)et quelques grands groupes privés, particulièrement Olivetti et Fiat

Olivetti s’est engagé depuis longtemps dans des activités de mécénat, qui montrent des variations dans le temps.

Ainsi, la première étape (1945-1955)est axée plus sur l’urbanisme: financement d’études d’urbanisme; participation au mouvement Le Corbusier; élaboration à Ivréa du premier plan d’urbanisme contemporain en Italie; développement d’une action culturelle à Ivréa non seulement en direction du personnel de l’entreprise (car c’est à Ivréa que se trouvent les principales usines)mais aussi en direction des habitants: musique, cinémas, bibliothèques...

Après la mort d’Adriano Olivetti en 1960, et parallèlement à l’expansion de l’entreprise à l’étranger, des actions de mécénat ont eu lieu en Italie et à l’étranger, mais principalement dans le secteur de la culture.

A partir de 1978, et sous la présidence de Carlo De Benedetti, l’entreprise s’est orientée vers la restauration du patrimoine culturel italien, domaine qui comptait déjà sur la contribution des banques italiennes.

Olivetti réserve tous ses crédits aux projets dont il a pris l’initiative et qu’il exécute lui même. Dans ce sens, ce n’est pas un "bailleur de fonds", car les grands projets sur lesquels intervient sont conçus, pensés et organisés entièrement par la société.

Ses plus grands projets ont été:

* la restauration d’oeuvres importantes du patrimoine italien, comme la chapelle Brancacci à Florence ou la Dernière Cène de Léonard à Milan;

* des expositions artistiques de niveau international: Gauguin, l’art pré-colombien du Mexique;

Olivetti ne réalise pas de projets conjoints avec d’autres entreprises, mais a une tradition de collaboration avec l’Etat, les universités, et parfois avec les municipalités.

Si les actions sont principalement de mécénat culturel et particulièrement de restauration du patrimoine, Olivetti met en relation ces actions en faveur de la culture et de la mémoire italienne avec ses efforts en faveur d’autres cultures, comme l’adaptation des langages informatiques modernes avec le népalais, l’hindi ou le coréen.

Olivetti étant implanté dans d’autres pays, ses activités peuvent être diversifiées en fonction de l’aspect local. En Espagne, par exemple, il a mis en place un Centre de Formation et publié des ouvrages d’informatique.

Plus récemment, Olivetti a signé avec une centaine d’autres firmes, le "Manifeste européen des entreprises contre l’exclusion", lancé en janvier 1995 sous le patronage de la Commission européenne et d’une vingtaine d’entreprises. Ce Manifeste engage la politique d’emploi des entreprises signataires autour des axes suivants: favoriser l’emploi de personnes en difficulté, promouvoir la formation professionnelle, prévenir les licenciements, impulser la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, et contribuer à la solidarité en faveur des zones et personnes défavorisées.