La stratégie de mécénat de la British Petroleum en matière socio-éducative

La stratégie de mécénat de British Petroleum est fondée sur des bases éthiques formulées explicitement comme relevant d’un "devoir moral". Selon une citation extraite de la "Lettre du Mécénat", la BP se présente comme "sensible à toutes sortes de problèmes dont elle partage la responsabilité avec l’Etat. Pour la BP, le fait de payer ses impôts ne constitue pas une marque suffisante de citoyenneté: l’entreprise doit apporter davantage à la communauté".

Cette compagnie dispose d’un budget annuel d’environ 4 millions de livres par an pour le mécénat, qui seront attribués soit aux "actions sociales" (community projects)soit aux "activités culturelles".

Mais en réalité, la majorité des actions de la BP concernent le domaine social et éducatif en milieu défavorisé, particulièrement en direction des 11-18 ans. En milieu scolaire, la BP assure le financement et le développement des écoles de chant et de centres d’éveil par le théâtre en zones défavorisées.

Dans cette stratégie, le mécénat culturel et social sont intimement liés. Ainsi, le premier a pour objectifs "d’augmenter la qualité de l’éducation des jeunes, de réaliser des opérations dans les zones d’implantation de la BP, d’encourager la participation et la créativité des jeunes". C’est pour quoi les trois-quarts du budget sont dédiés à des actions éducatives.

Quant à la région d’intervention, les investissements sont géographiquement concentrés sur des zones défavorisés de la Grande Bretagne, comme le Pays de Galles ou Liverpool.

En dehors de cette ligne de travail en matière d’éducation, les dirigeants de la BP se proposent de soutenir des actions de mécénat au profit de projets d’environnement, et s’intéressent à l’édition de catalogues d’art contemporain.

Une bonne partie des fonds est attribuée à des projets sociaux divers dans les pays anglo-saxons où l’entreprise est implantée, mais cette ligne est en net décroissement.

Dans toutes ces opérations de mécénat, la BP intervient généralement seule. En Grande Bretagne, elle est la première entreprise privée donatrice en la matière. Quant à l’exploitation de ces actions en termes d’image, il s’agira surtout de communication interne et en direction des collectivités locales, et beaucoup moins auprès du grand public.

En mai 1995, British Petroleum a signé avec une centaine d’autres firmes, le "Manifeste européen des entreprises contre l’exclusion", né d’une idée de Jacques Delors et lancé en janvier 1995 sous le patronage de la Commission européenne et d’une vingtaine d’entreprises. Ce Manifeste engage la politique d’emploi des entreprises signataires autour des axes suivants: favoriser l’emploi de personnes en difficulté, promouvoir la formation professionnelle, prévenir les licenciements, impulser la création de nouveaux emplois et de nouvelles entreprises, et contribuer à la solidarité en faveur des zones et personnes défavorisées.