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Après 23 ans de conflit, l’association cambodgienne JRS - Jesuit Refugiee Service- cherche à permettre aux mutilés de guerre de retrouver les conditions d’une vie digne

Bérengère CORNET

03 / 1994

La guerre du Cambodge laisse derrière elle des structures économiques, sociales et politiques totalement laminées. Les combats fratricides ont été particulièrement meurtriers. Des milliers de civils et de militaires sortent aujourd’hui physiquement mutilés de cette guerre. On dénombre environ 30 000 handicapés (dont un quart d’enfants). Il y aurait encore quatre millions de mines actives au Cambodge.

Outre la reconstruction des institutions, la réhabilitation des hommes est donc une urgence. Pour ces mutilés, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas, le plus souvent, trente ans, le handicap physique a un effet dévastateur. Le rejet et le mépris dont ils sont victimes dans leurs villages ne font qu’accentuer leur propre sentiment de honte, de frustration voire de culpabilité.

C’est pour répondre à ce défi et enrayer le développement de la mendicité de cette population totalement dépourvue du minimum de ressources (la pension de guerre qui leur est versée étant dérisoire), qu’à une trentaine de kilomètres de Phnom Penh, JRS, organisation soutenue par le CCFD, propose, à la demande du Ministère de l’Action Sociale cambodgien, une formation technique à des jeunes, soldats ou paysans, qui ont été mutilés par les mines. La mise en place d’une école pour handicapés de guerre leur permet d’obtenir une formation en mécanique, électricité, soudure ou menuiserie, quelques notions de gestion et de retrouver une certaine confiance en eux. Le travail est une forme de thérapie. Grâce à l’atelier professionnel qui fonctionne parallèlement, ces jeunes peuvent ensuite acquérir une réelle pratique professionnelle.

Après un an au centre, ils rentrent dans leurs villages. JRS les aide alors à ouvrir un petit atelier de type coopératif, en leur fournissant un peu d’argent et du matériel. Outre le fait que le travail constitue un facteur de réhabilitation sociale pour ces handicapés, il leur permet de retrouver les conditions d’une certaine autonomie, grâce aux nouvelles compétences qu’ils ont acquises.

La réinsertion économique et sociale de plusieurs milliers de Cambodgiens - civils ou militaires- qui ont perdu un membre à cause de la guerre facilitera la reconstruction nationale et favorisera un développement juste et une paix durable.

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