Quelques données simples montrent la part des dépenses militaires dans le PNB des pays du tiers monde et les compare avec les chifres de l’aide au développement.
On rappelle que les dépenses militaires du Sud représentent trois fois et demi le montant de l’aide publique au développement versée au tiers monde par les 18 états les plus riches de la planète. Cette militarisation entraîne une dépendance accrue vis à vis du Nord, dépendance politique, technologique et financière.
Alors que le Nord commence à réduire timidement les budgets militaires, les élites du tiers-monde continuent à acheter les armes que les pays industrialisés bradent. Paradoxalement, on constate que dans de nombreux pays, la militarisation alimente l’insécurité.
La France prend largement sa part dans le commerce international des armes, comme d’ailleurs tous les membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies (USA, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine)qui s’octroient à eux seuls près de 90 % des ventes d’armes.
Les principaux clents de la France entre 1981 et 1990 ont été l’Irak, l’Arabie Saoudite et l’Inde. Depuis la guerre du Golfe, les Etats-Unis sont devenus les principaux fournisseurs de cette région.
Aujourd’hui, c’est vers les pays asiatiques en pleine croissance que les industries françaises dirigent leurs efforts (Taïwan, Singapour, Malaisie, Thaïlande, Corée).
En Afrique sub-saharienne, à part le Nigéria et le Gabon (grâce à leur pétrole), les pays sont fournis gracieusement en matériel militaire destiné principalement au maintien de l’ordre et à la sécurité intérieure. L’ardoise est payée par le Ministère de la Coopération.
La COVA (Campagne d’opposition aux ventes d’armes)regroupe plusieurs dizaines de mouvements pacifistes et d’Eglises et a été le ferment de la lutte contre le commerce des armes. Depuis 1988, elle participe au Réseau européen contre les ventes d’armes.La campagne pour un contrôle démocratique des ventes d’armes et la campagne sur la Coface, visant à retirer la garantie de l’Etat aux contrats d’armement, ont posé publiquement le problème.
Aucune de ces démarches n’a abouti. L’organisation en France du plus grand salon d’armement terrestre (EuroSatory)le démontre. La reconversion des industries d’arment est difficile mais des perspectives nouvelles s’offrent si le choix politique en était fait.
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Articles et dossiers
CDRPC=CENTRE DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX ET LES CONFLITS in. PEUPLES EN MARCHE, 1992/09 (France), N° 75
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