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Agrogel, un polymère réservoir d’eau

Annie BOUGUERRA

01 / 1993

Il s’agit d’un polymère présenté sous le nom d’Agrogel, au cours d’un séminaire organisé à Tunis à l’Institut national agronomique par M.L. Bouguerra et l’Institut tunisien de technologie appropriée (ONG très récente), en janvier 1993. Il a été élaboré à l’ICCS (International Centre for Chemical Studies)de Ljubljana, Slovénie, sous la houlette du Pr Alexandra Kornhauser, en coopération avec la petite industrie locale Mélamin. Un gramme du produit est capable d’absorber 300g d’eau distillée ou 100g d’eau chargée (en sels, en éléments nutritifs ou en fongicides)et, mélangé à de la terre ou à du sable, de la délivrer lentement à la plante qui se trouve dans son environnement proche, puis d’en stocker à nouveau. Il diminue les besoins en irrigation et les risques de moisissure, facilite la reprise des plants, augmente la germination et la croissance. Par ailleurs, il améliore l’aération du sol en l’empêchant de devenir compact et réduit le lessivage des substances nutritives. Enfin, il reste actif pendant plusieurs années. Non-toxique lui-même, il ne craint pas les variations de températures et se décompose lentement, au bout de huit années au moins, en composés non-toxiques mais fertilisants. On peut l’utiliser pour transporter ou stocker de jeunes pousses ou plants, sous la forme d’un gel qui enrobe les racines, ou bien le mélanger au terreau pour faciliter et accélérer la germination ou la reprise après plantation. Mais surtout, constituant une réserve d’eau pour les jeunes plants ou pousses en zone aride, il pourrait leur permettre de passer le cap difficile de la première année (par la suite la plante se procure elle-même, par ses feuilles, l’eau à partir de l’humidité nocturne)et contribuer ainsi à la lutte à la fois contre l’érosion et l’avancée du désert.

Mots-clés

reforestation, agriculture, érosion, forêt, lutte contre l’érosion


, Slovénie

Commentaire

Ce nouveau polymère nous semble très prometteur. Ce composé intéresse fortement l’UNESCO et l’UNDP qui pensent qu’il pourrait être utilisable en zones arides pour la production de légumes et la plantation de forêts. Toutefois, des expérimentations à plus large échelle devront être menées, notamment pour vérifier sa non-toxicité ou celle de ses produits de dégradation. Enfin, comme il fixe une moins grande quantité d’eau chargée (comme c’est le cas dans le Sud tunisien), son efficacité s’en trouve diminuée d’autant, et cela peut être un grand handicap. Il faut signaler qu’un échantillon important a été remis aux organisateurs du séminaire pour procéder justement à des expérimentations sur le terrain.

Notes

Renseignements complémentaires: 1/Pr Alexandra Kornhauser, International Centre for Chemical Sctudies_ICCS, Slovenia 2/ Melamin, Chemical Industry, Tomsiceva 9, POB 51, 61330 KOCEVJE, Slovenia

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

1993/01 (Tunisie)

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