La Syrie exporte des fruits et légumes frais, essentiellement vers les autres pays arabes. Il existe trois types d’exportateurs dans ce pays:
* la Compagnie Générale des Fruits et Légumes, organisme public, qui réalise selon l’un de ses membres chargé des relations avec l’extérieur 10% des exportations dans ce domaine. Cette faible part de marché est en relation avec la bureaucratisation de son fonctionnement, qui allonge la durée des négociations et manque de souplesse. L’exportation ne représente par ailleurs pas l’objectif principal de la Compagnie qui organise surtout la collecte et la distribution des fruits et légumes dans tout le pays. Elle assure également aux paysans un débouché à prix garanti. En effet ces produits ne font pas l’objet d’un monopole d’Etat quant à leur commercialisation, et les agriculteurs peuvent les vendre aux commerçants privés, à un prix variant selon l’offre et la demande. La Compagnie intervient en cas de surproduction, en achetant les surplus à un prix fixé par l’Etat, de façon à garantir un revenu minimum aux paysans.
* les commerçants privés (70% du marché selon la même personne). Pour encourager les exportations de fruits et légumes, le gouvernement les autorise à importer des machines agricoles et autre produits définis légalement par une liste, pour 75% du revenu qu’ils déclarent, sans passer par le taux de change officiel (pour le dollar parfois 4 fois inférieur au cours au noir). Cela permet aux commerçants privés d’exporter parfois à perte, car ils compensent largement cela par la vente sur le marché intérieur syrien des produits que ces exportations leur permettent d’importer... Le reste des importations reste monopole d’Etat, avec une autre petite dérogation pour les sociétés mixtes agricoles.
* depuis 1987 existent les sociétés mixtes agricoles (actuellement 20% des exportations, même source), crées pour orienter les capitaux privés dans ce secteur. La part de l’Etat au capital (25% au moins)prend la forme d’une dotation en terres agricoles. Syriens, sur place ou à l’étranger, et ressortissants des autres pays arabes, souscrivent aux actions qui constituent le reste du capital. Ces sociétés mixtes bénéficient de nombreux avantages:
- autorisation d’importer (sans taxe)tous les équipements agricoles et produits intermédiaires servant à l’exploitation de leurs terres, même ceux habituellement soumis au monopole d’Etat. En fait ils en revendent une partie sur le marché intérieur.
- exemption d’impôts pendant les 7 années qui suivent le premier exercice bénéficiaire.
- autorisation d’ouvrir des comptes en devises, où sont portés les participations venant de l’étranger, voire des Syriens expatriés, ainsi que le montant des exportations. Ces devises pourront servir à l’importation des équipements et produits intermédiaires pour l’agriculture. Ces sociétés exportent essentiellement leur propre production en fruits et légumes. Leur activité ne cesse d’augmenter, et les 20% de part d’exportation conquis en quelques années tranchent avec les 10% de la compagnie publique qui fonctionne depuis 1977...
commercialisation, exportation, économie mixte, fruit, échange commercial, agriculture, commerce, marché mondial
, Syrie
La présente fiche résulte d’une synthèse d’entretiens avec des paysans et des ingénieurs agronomes. Voir aussi "Etude des systèmes agraires et des systèmes de production de la région de Mhardé, nord-ouest de Hama, Syrie", mémoire soutenu par K.HALABI (diplôme d’ingénieur agronome, 1993).
Entretien
HALABI, Katia, 1992