español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Quelles ressources pour le financement de l’économie populaire

Une différenciation possible dans les pays andins ?

Dominique LESAFFRE

09 / 1993

Les micro-entreprises ne peuvent compter sur le système financier d’aide classique, créateur de trop de dépendances, puisque leur principal objectif est la création d’auto-enplois. En effet, subventions et projets sont presque toujours contradictoires avec la dynamique choisie ou imposée à ces entreprises : l’adaptation aux réalités du marché comme moyen d’insertion sociale.

Aujourd’hui, la création de richesses par les micro-entreprises et les associations de producteurs est reconnue comme essentielle pour l’économie des pays andins. Mais il faut encore intéresser les institutions financières et les banques commerciales pour y drainer des ressources financières. On distingue quatre voies possibles de mobilisation.

la plus grande partie des organisations d’appui aux micro-entreprises cherchent à permettre l’accès de ces dernières au crédit bancaire. Celui-ci pouvant faciliter le recours à des ressources financières aux prix et conditions du marché et éliminer des pratiques usurières toujours utilisées dans ce secteur des micro-entreprises. Mais les garanties exigées par les banques compliquent le financement de leurs activités car elles cumulent les problèmes des secteurs formel et informel. Les effets de leviers sont également en constante négociation ; les banques d’Equateur, par exemple, acceptent rarement de couvrir 30% du risque, alors qu’en Bolivie, les premières opérations de garantie ont permis de faire couvrir 50% du risque par la Banque de la Paz. Au Pérou, les banques commerciales ont remplacé les banques de développement et les mutuelles en se dotant de lignes de crédit spécifique aux micro-entreprises.

Mais comme les banques commerciales ne sont pas l’unique solution, il faut arriver à promouvoir un financement de proximité et de grande maniabilité comme par exemple les mutuelles. Dans les pays andins, l’une des limites du système mutualiste est le manque de ressources disponibles à long terme, nécessaires à l’investissement productif. En conséquence, il faut arrivé à créer des systèmes de garanties externes qui augmentent les multiplicateurs de crédit sur les dépôts, ou des lignes de crédit fournies par la coopération étrangère ou encore des effets de levier en association avec d’autres institutions financières pour répartir les risques le plus largement possible.

Créer son propre instrument financier.

La plupart des organisations d’appui aux micro-entreprises débutent leurs activités par le crédit, toujours à partir de fonds rotatifs fournis par l’aide extérieure. Rapidement, cette fonction se combine à celle liée à la préparation, au suivi et à l’évaluation des conditions d’accès au crédit bancaire. Ces fonctions complémentaires de crédit et de promotion se différencie une nouvelle fois. C’est ainsi que la fonction de crédit peut retrouver une gestion et une structure indépendante. D’un point de vue stratégique, certaines organisations d’appui maintiennent cette autonomie du crédit pour assurer la continuité financière de l’organisation elle-même. D’autres, enfin se transforment exclusivement en instrument financier comme, par exemple, la Banque Solidaire en Bolivie ou FINANDESI au Pérou.

Associer d’autres acteurs et susciter une volonté politique.

Les pays andins jouent un rôle de pionniers dans l’analyse de la place des micro-entreprises et des associations de producteurs dans la création effective de richesses pour ces pays. Cette prise de conscience a atteint un grand nombre d’acteurs comme les pouvoirs publics, les banques régionales (BID)et les ONG. Elle a favorisé le développement de ce secteur et la mise à disposition de ressources supplémentaires.

Mots-clés

crédit, garantie bancaire, institution financière, structure d’appui, financement alternatif


, Amérique Latine, Pays andins

Commentaire

Contrairement à d’autres domaines, comme ceux du développement rural, de la santé ou de l’environnement, les principaux moyens financiers ont été mobilisés localement ou régionalement et non par des agences bilatérales ou multilatérales, ni par des agences d’aide privée. Ainsi, les instruments financiers para-publics de FOSIS (Fonds de Solidarité et d’Investissement Social)au Chili ou de CONAUPE (Corporation d’appui aux Unités Populaires Economiques)en Equateur, ont comme fonction de renforcer le travail des organisations de base et d’appui par le crédit avec des lignes spéciales et des programmes de formation aux entrepreneurs. Cette articulation permet aussi un dialogue direct entre l’Etat et la société civile, et ceci sans considérations politiques.

Notes

Compte-rendu, publié sous le titre : "Le financement alternatif : le cas des micro entreprises et des associations de producteurs des pays andins", d’un séminaire qui a eu lieu à Quito, Equateur, en octobre 92.

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

LESAFFRE, Dominique, RAFAD=RECHERCHES ET APPLICATIONS DE FINANCEMENTS ALTERNATIFS AU DEVELOPPEMENT; SOS FAIM, SOS FAIM, 1993/10 (Belgique)

RAFAD (Recherches et Applications de Financements Alternatifs au Développement) - 1 rue de Varembé, P.O. Box 117, 1211 Genève 20, SUISSE - Tel (19) 41 22 733 50 73 - Fax (19) 41 22 734 70 83. - Suisse - www.rafad.org - info (@) rafad.org

mentions légales