08 / 1993
Le CIPDEL (Centro de ingeneria para el desarrollo, Centre d’ingénierie pour le dévelopement) est une organisation péruvienne d’appui aux petites entreprises qui travaille avec des fonds de garantie et l’intervention d’institutions financières nationales pour offrir des possibilités de crédit aux petites et micro-entreprises.
Origine
Au début des années 1980, le CIPDEL développa des relations avec le système financier par ses ingénieurs-consultants qui soutenaient les petites entreprises qui n’avaient pas rempli leurs engagements vis-à-vis des banques à cause de leurs problèmes de gestion. Ce travail technique fut transformé en une proposition faite en 1985 à la « Banque Commerciale » en vue de mettre en place un fonds de garantie pour la micro-entreprise. Ce fut l’une des premières expériences de travail en commun entre une banque privée et une ONG.
Objectifs
promouvoir l’accès au crédit bancaire des micro-entreprises
tester le mécanisme des cautions solidaires au sein d’un groupe de micro-entreprises
favoriser l’intermédiation financière en général pour les acteurs du système informel
Le rôle de CIPDEL est de faire le lien entre le micro-producteur et le système financier et de favoriser la communication et l’intégration entre ces deux secteurs.
Le CIPDEL propose trois types de fonds de garantie :
1. Les fonds de garantie de crédits consentis à des groupes solidaires
Dans un premier temps, on a appliqué ce mécanisme avec la banque privée. Ce processus se déroula avec succès, prouvant que les avals solidaires peuvent remplacer les garanties réelles pour réduire les risques de l’opération pour la banque. Il y eut seulement 1 % d’impayés. Mais, malgré ces succès, la micro-entreprise n’est pas considérée comme un client « normal et direct » par la banque à cause du coût élevé qu’occasionne le travail avec ce secteur. La pratique a aussi démontré que la répartition des fonctions entre la banque et l’ONG demande un transfert de connaissances et de méthodologies vers la banque afin de garantir à long terme un travail direct entre elle et cette clientèle.
2. Les fonds de garantie pour les associations de producteurs
La banque accorde un crédit pour un an à l’association en lui faisant payer un intérêt promotionel équivalent aux taux d’intérêt du marché. A son tour, l’association octroie des crédits à ses associés aux mêmes taux d’intérêt que ceux du marché et paie mensuellement en six mois. Le taux différentiel que reçoit l’association lui permet de capitaliser la valeur réelle du fonds. C’est pourquoi le crédit dont l’association dispose est rotatif.
3. Les fonds de garantie pour le crédit individuel
S’étant rendu compte des erreurs commises dans le passé dans l’utilisation des fonds de garantie, le CIPDEL mit en place une nouvelle proposition : créer des alternatives d’accès au secteur financier pour les petites et moyennes entreprises individuelles. Le CIPDEL mena cette expérience pendant quatre ans avec deux banques commerciales et une banque de développement. La moyenne des impayés durant ces années fut de 3,66 %.
En évaluant les résultats, ce système apparut satisfaisant surtout pour des micro-entrepreneurs productifs. Cette expérience permit de détecter l’intérêt du CIPDEL pour ce type de micro-entreprises caractérisables en fonction de leur niveau de survie, d’équilibre et d’accumulation. L’un des objectifs principaux du CIPDEL, le désir que la banque soit un protagoniste actif dans l’appui à ce secteur, fut ainsi réalisé. De même, le CIPDEL réussit à atteindre deux autres buts : la transmission d’une méthodologie de travail et la connaissance de l’intermédiation financière.
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, Pérou
Microfinances pour le développement : diversité et enjeux des crédits alternatifs
La fourniture des garanties est indissociable d’une relation avec le secteur bancaire. La fonction même d’une organisation d’appui spécialisée dans ce domaine est d’inventer, tester, expérimenter et évaluer de nouveaux instruments. Le CIPDEL prend des risques.
Compte rendu d’un séminaire tenu à Quito, Equateur, en octobre 1992.
Rapport
LESAFFRE, Dominique, MEES, Marc, NECOCHEA, Wilfredo, RAFAD=Recherches et applications de financements alternatifs au développement, SOS FAIM, Le financement alternatif : Le cas des micro-entreprises et des associations de producteurs des pays andins, SOS FAIM, 1993/10 (Belgique)
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