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Enseignements tirés des quatre premiers ateliers « climat » réalisés

Jonas Bhend

03 / 2010

L’analyse des risques climatiques et les ateliers jouent un rôle de catalyseur pour intégrer les questions liées aux changements climatiques dans la coopération au développement. Les expériences faites dans les quatre pays dans lesquels l’outil participatif des changements climatiques et risques de catastrophes (CCRC) a été utilisé pour la première fois ont clairement montré l’intérêt que portent les responsables de projet et les bénéficiaires à ce sujet.

Il est également clairement apparu que les projets analysés renforcent la capacité d’adaptation au changement climatique de la population locale et qu’ils contribuent de manière générale à la protection du climat. L’analyse effectuée à l’aide de l’outil CCRC donne d’ailleurs des pistes concernant la manière d’améliorer l’efficacité des projets en matière de capacité d’adaptation et de protection du climat.

L’outil participatif des changements climatiques et risques de catastrophes (CCRC) de Pain pour le prochain et de l’EPER

Lorsque Pain pour le prochain et l’EPER ont décidé d’intégrer des questions et des mesures liées aux changements climatiques dans la coopération au développement, il s’est vite révélé qu’aucun des outils existants ne satisfaisait toutes les exigences. Les deux œuvres ont créé un outil participatif des changements climatiques et risques de catastrophes pour une analyse-pilote au Honduras (1).

L’analyse effectuée à l’aide de l’outil repose sur les discussions menées avec les chefs de projet et les bénéficiaires du projet, complétées par des recherches bibliographiques succinctes. Les discussions sont menées séparément avec les hommes et les femmes afin de prendre en compte l’influence du partage des rôles et des questions d’égalité sur l’analyse.

Lors des analyses au Honduras, au Niger, en Éthiopie et en Haïti, il a été possible de recenser de nouveaux besoins exigeant la modification de l’outil.

• La nouvelle version de l’outil CCRC comprend également un paragraphe sur les catastrophes naturelles. L’expérience a montré que la distinction entre catastrophes climatiques et naturelles n’est pas pertinente. Les activités existantes relatives à l’atténuation de l’influence des catastrophes naturelles peuvent être utilisées en synergie avec les activités d’adaptation au changement climatique.

• Plusieurs nouveaux exercices ont été ajoutés et peuvent être effectués dans les ateliers avec les bénéficiaires du projet.

Les partenaires locaux de Pain pour le prochain et de l’EPER , mais également diverses organisations de développement nationales et internationales, manifestent un grand intérêt pour cet outil. Une formation nécessaire pour son utilisation est proposée dans le cadre des ateliers de Pain pour le prochain.

Les exercices de groupe lors des ateliers en Éthiopie permettent aux participants d’apprendre à utiliser l’outil de vérification climatique.

Défis posés par les ateliers

Dans les ateliers de Pain pour le prochain, les participants acquièrent non seulement des connaissances de base sur les changements climatiques, mais apprennent également à utiliser l’outil CCRD. L’une des fonctions essentielles des ateliers est aussi de réunir divers acteurs. Il reste à espérer que les discussions passionnantes entraîneront une collaboration fructueuse entre les institutions participantes. Les ateliers sont aussi axés sur les exposés des experts locaux, qui livrent leurs connaissances de la situation sur le terrain et qui sont les interlocuteurs des responsables de projet à la fin des ateliers. La durée des ateliers s’étendant sur quatre jours s’est révélée utile. L’organisation des ateliers présente néanmoins des défis pour plusieurs raisons :

Le large éventail de participants donne lieu à des discussions intéressantes entre les producteurs, les chefs de projet et les scientifiques. Cette hétérogénéité entraîne toutefois souvent des problèmes : certains participants ne parlent qu’une langue locale. Les exposés et discussions doivent alors être traduits. En outre, le contenu des exposés doit être adapté au niveau de formation des participants.

En raison de la complexité du sujet, les quatre journées sont bien remplies : exposés et exercices se succèdent, ce dont de nombreux participants se plaignent. L’atelier pourrait certes être prolongé d’un ou plusieurs jours afin d’alléger le programme mais cette prolongation entraînerait des coûts supplémentaires et empêcherait les experts locaux de participer à l’ensemble de l’atelier.

Comment poursuivre et étendre les activités ?

Le principal défi des activités liées au climat est la poursuite de ces activités après l’analyse et l’atelier. Des indicateurs sont convenus avec les organisations partenaires. La mise en œuvre de ces indicateurs se fait de manière volontaire.

En raison de la complexité inévitable de l’outil CCRC, une formation en amont est indispensable. La portée de l’outil s’en voit limitée. Le tandem « atelier et évaluation » donne aux participants des connaissances essentielles et des indications concernant l’utilisation ultérieure de l’outil. Un expert de la question climatique de Pain pour le prochain sert d’interlocuteur sur place pendant deux semaines. Ce procédé étant relativement coûteux, il n’est possible d’organiser les activités liées au climat que dans un nombre restreint de pays chaque année.

« Grâce à l’atelier j’ai réalisé l’importance de notre travail dans le contexte du changement climatique. Nous faisons déjà des recherches pour développer des sortes de riz résistantes au sel et à l’aridité et nous nous adaptons aux changements climatiques. » Bobby Pagusara, participant de l’atelier aux Philippines

1 Cet outil s’inspire fortement de l’outil d’analyse CRiSTAL, le « Community Based Risk Screening Tool – Adapta- tion and Livelihoods » développé par IIDD, UICN, SEI-US et Intercooperation. Il ajoute toutefois la composante de protection du climat.

Mots-clés

changement climatique, coopération internationale, transfert de connaissances

dossier

La gestion des risques liés au climat et aux catastrophes dans la coopération au développement

Commentaire

Notes

Pour plus d’information sur l’outil CCRC et des données sur la question climatique : www.ppp.ch/ateliers

Pour des questions éventuelles : Marion Künzler / Pain pour le prochain, Responsable des Ateliers « Climat »: kuenzler@bfa-ppp.ch

Pain pour le prochain (PPP) - Service des Eglises protestantes de Suisse pour le développement, Av. du Grammont 9, CH-1007 Lausanne, SUISSE - Tél. : 021 614 77 17 - Fax : 021 617 51 75 - Suisse - www.ppp.ch - ppp (@) bfa-ppp.ch

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