Retour d’expérience et vision de l’opérateur électrique
04 / 2007
L’Office National de l’Électricité (ONE), opérateur historique dans le domaine électrique au Maroc, adopte, depuis quelques années déjà, une politique de développement basée notamment sur la diversification de ses sources d’énergie.
Cette situation ne tient aucunement d’un choix arbitraire. Le Maroc ne disposant pas de sources d’énergie fossiles, l’ONE se devait de valoriser les ressources nationales disponibles, dont les énergies renouvelables. C’est ainsi qu’au niveau de la production, d’importants projets de parcs éoliens sont programmés, dont le dernier en date est celui de Tanger pour une puissance installée de 140 MW.
L’Office compte d’ailleurs développer les énergies renouvelables à travers l’initiative 1 000 MW, un projet ambitieux qui s’étale jusqu’en 2012.
Outre l’éolien, d’autres projets d’envergure et destinés à contribuer à l’approvisionnement du réseau électrique national ont déjà été réalisés ou sont en cours de réalisation dans les domaines de l’énergie hydraulique et transferts d’énergie par pompage, du thermosolaire.
À une échelle beaucoup plus micro, l’électrification rurale, surtout concernant le volet Électrifications Décentralisées, s’est appuyée sur les énergies renouvelables : kits photovoltaïques, micro-hydraulique et éoliennes.
En réalité, il faut reconnaître que c’est l’avancée technologique importante dans le domaine de l’éolien qui a poussé les opérateurs du secteur de l’énergie électrique à recourir à l’énergie éolienne comme un des moyens de la satisfaction de la demande.
Les freins au développement de l’éolien
Cependant, ces moyens de production présentent quelques contraintes qui retardent leur intégration aux réseaux et systèmes électriques en général. Une de ces contraintes réside dans le fait que l’énergie produite n’est pas en base.
Une autre contrainte provient du fait que la plupart des éoliennes commercialisées étaient jusqu’à récemment de type asynchrone, ne permettant pas de fiabiliser les réseaux électriques. Cette contrainte a été partiellement contournée techniquement au prix d’une augmentation des coûts des équipements.
Une troisième contrainte, et non des moindres, réside dans les coûts d’investissements élevés de ces équipements.
Malgré la maturité acquise, actuellement, dans la fabrication des machines qui devait logiquement induire une baisse des coûts, la forte demande a produit l’effet inverse entraînant ainsi une flambée des prix et une quasi-indisponibilité des équipements à court terme.
L’aventure éolienne de l’ONE : l’ambition d’un développement durable
L’aventure a commencé en 2000 avec la réalisation du parc Abdelkhaleq TORRES géré, dans le cadre d’une concession, par la Compagne Éolienne du Détroit (CED).
L’ONE a, en parallèle, installé un parc modèle destiné à la formation et l’acquisition de l’expérience dans le domaine de l’éolien.
Pour des questions liées au coût élevé et à l’indisponibilité de mesures de vent suffisamment fiables, un autre projet qui était programmé juste après celui de Abdelkhaleq TORRES n’a pu voir le jour.
Vient ensuite le projet du parc éolien d’Essaouira de 60 MW qui a consacré la maîtrise d’oeuvre des équipes de l’ONE et dont la mise en service est prévue pour le second trimestre 2007.
Après une phase qu’on pourrait qualifier de « phase projet », l’ONE est passé actuellement à une « phase programme » dont les principales étapes concernent :
– La prospection des sites potentiels pour l’installation de parcs éoliens.
– L’étude d’intégration des éoliennes au réseau national et à différents points d’injection selon les caractéristiques locales du réseau.
– La réalisation des mesures et l’évaluation certifiée du gisement éolien.
– La programmation et la réalisation des parcs éoliens.
Avec les projets qui ont été réalisés, l’opérateur ONE a acquis la maîtrise dans le développement de l’éolien.
Vision de l’opérateur et avenir de la filière
L’ONE a décidé de mettre en œuvre une puissance éolienne de 1 000 MW d’ici à 2012. Les sites potentiels de ces parcs se situent principalement au nord et sur la côte sud du pays.
S’inscrivant dans la stratégie d’ouverture de l’économie marocaine aux investissements privés, ces équipements seront également réalisés dans le cadre de la production indépendante.
Mais sans subvention et sans une pérennisation des encouragements offerts par le Mécanisme de Développement Propre (MDP), cette filière ne saurait être promue dans les pays en développement. La logique de financement projet doit aujourd’hui évoluer vers une logique de financement programme par la mise en place d’un fonds de financement auquel participeraient les différentes institutions financières.
L’ONE, une entreprise engagée dans le processus de protection de l’environnement
Le projet du parc éolien d’Essaouira de 60 MW, a été enregistré au programme MDP en 2001.
D’autres projets de l’ONE figurent dans le portefeuille MDP Marocain comme le parc éolien de Tanger de 140 MW permettant une réduction d’émissions de CO2 de 0,4 million de tonnes/an.
Tous ces projets représentent un potentiel important en termes de génération de Certificats d’Émissions Réduites (9,7 millions de CERs), ce qui représente 60 % des CERs totaux approuvés par le MDP et que les projets que développe l’ONE représentent 94 % de ce potentiel.
production d’énergie, énergie éolienne
, Maroc
Fiche écrite par l’Office National de l’Électricité du Maroc, Direction de la communication