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Les écoles de consommateurs

(Groupe Prévention Surendettement)

07 / 2005

De l’action individuelle à l’action collective

A l’origine du groupe se trouvent 5 travailleurs sociaux qui se sont rendus compte, dans leur pratique individuelle, qu’ils se trouvaient régulièrement confrontés aux mêmes problématiques, notamment liées au surendettement. De nombreuses personnes venaient les consulter en raison de problèmes financiers, sans que l’action individuelle puisse réellement faire progresser la situation.

Ils ont alors décidé d’agir et de développer des pratiques de prévention collectives, plus porteuses. C’est ainsi qu’en 1996 est né le Groupe Prévention Surendettement (GPS), initialement comme une association de fait puis, en 1999, en tant qu’asbl (association sans but lucratif).

Au départ, l’association était composée d’un CPAS (Centre Public d’Action Sociale) et de 3 associations dont une association de médiation de dette. Aujourd’hui, le CPAS est sorti du conseil d’administration.

Des actions collectives de prévention

En 2001, suite aux initiatives lancées dans le nord de la France, le Ministre belge de l’action sociale a décidé d’institutionnaliser des « écoles de consommateurs » , qui fonctionnaient jusqu’alors de manière informelle. L’objectif de ces écoles est de sensibiliser et de former les gens à une consommation plus rationnelle afin d’éviter le surendettement. Chaque école de consommateurs fonctionne de manière autonome, avec sa propre méthodologie d’intervention.

Le GPS a ainsi été reconnu comme l’une des écoles de consommateurs. L’association intervient en prévention sur divers thèmes, notamment les questions du crédit, des droits et devoirs du consommateur (en milieu scolaire notamment), du logement (qui est petit à petit intégrée). Elle agit à la fois auprès des jeunes en milieu scolaire et auprès des adultes.

Le GPS approche le public d’une manière particulière. L’animatrice va à la rencontre des personnes venues en consultation dans un service social et les séances se déroulent dans la salle d’attente. L’objectif est d’essayer de toucher une catégorie de personnes qui ne viendraient certainement pas dans d’autres circonstances, alors que ce sont elles qui rencontrent le plus de difficultés. Les séances se déroulent environ 2 fois par mois.

Lors des interventions, l’animatrice utilise une méthodologie la moins scolaire possible, afin d’éviter que les personnes ne se renferment sur elles-mêmes. Des questions sont lancées dans la salle et les gens réagissent, parlent de leur situation, etc. La mise en place d’échanges entre des personnes ayant vécu des situations similaires est fondamentale. L’animatrice doit effectuer un gros travail de documentation préalable car les sujets abordés sont très vastes et elle doit savoir où amener le groupe.

Sur certains sujets, elle fait appel à des intervenants extérieurs. En ce qui concerne le logement par exemple, l’intervenant a travaillé sur la base d’une liste de questions que les gens avaient posées lors d’une précédente séance. Le Groupe Prévention Surendettement veille à ce que les intervenants extérieurs soient en capacité de vulgariser leurs connaissances sur la question traitée ; le travail mené en binôme avec l’animatrice est déterminant dans cet objectif de diffusion et de vulgarisation des termes juridiques. Sur les questions de droits, l’association a pour ambition de constituer un réseau d’intervenants car il n’est pas facile pour la seule animatrice d’intervenir sur l’ensemble des questions. De plus, en voulant trop simplifier certaines problématiques, existe un risque de délivrer des informations qui ne sont plus tout à fait justes. Le travail de recherche et de documentation est assez lourd mais, d’un point de vu général, l’information peut se trouver.

Bien évidemment, il ne s’agit pas de donner des recettes miracles pour éviter le surendettement, vu qu’il n’en existe pas. Il est simplement possible d’attirer l’attention des personnes sur un certain nombre de points et de souligner que ce n’est pas parce que l’on est surendetté que l’on n’a pas de droits.

L’objectif de ces séances d’information est que les gens acquièrent davantage d’autonomie face aux situations et aux risques d’endettement qu’ils peuvent rencontrer au quotidien ; qu’ils retrouvent confiance dans leur capacité à agir. Ensuite, c’est à eux de se mettre en mouvement s’ils le souhaitent.

Le lobbying législatif

Le GPS appartient au Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté. Il participe aux travaux de la cellule surendettement. C’est à travers ce groupe que l’association travaille également pour changer le droit.

Mots-clés

sensibilisation au droit, exclusion sociale, éducation populaire


, Belgique

dossier

Pratiques du droit, productions du droit : initiatives populaires, 2005

Source

Entretien

Réalisé en avril 2005 : GPS, Giulietta Everaert, rue de Campine, 161, 4 000 Liège, BELGIQUE - gpsasbl@skynet.be

Juristes Solidarités - Espace Comme vous Emoi, 5 rue de la Révolution, 93100 Montreuil, FRANCE - Tél. : 33 (0)1 48 51 39 91 - France - www.agirledroit.org/fr - jur-sol (@) globenet.org

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