L’économie solidaire peut se définir comme un domaine de significations et de pratiques traversé par des projets qui visent à rendre compte à la fois de la crise du travail salarié et de la restructuration socio-productive, à partir d’une réorganisation du travail et des modes d’appropriation des richesses. Ce qui a pour résultat de construire, à partir de mouvements et de luttes collectives, de nouvelles médiations, des espaces et des politiques publiques, de nouvelles pratiques et des mécanismes associatifs qui unifient producteurs et consommateurs par des stratégies de transformation du statut de la propriété et des processus d’accumulation du capital.
Ce nouveau champ de la pratique sociale et collective part du principe du travail vivant pour la création directe des richesses par l’intégration de trois différentes dynamiques d’action : celle d’économie populaire basée sur le facteur travail, celle d’économie sociale basée sur des formes associatives et coopératives de réalisations économiques, celle de réorganisation de la propriété et de l’appropriation collective des moyens de production et de gestion comme l’économie solidaire. C’est ainsi qu’émerge un champ politique pluriel pour les sujets collectifs qui souhaitent ouvrir des espaces, transformer et subordonner les différents secteurs de l’économie en vue de la constitution d’issues sociales et publiques à la crise du mode de production capitaliste. La relation entre projets d’autonomie de la citoyenneté et de l’autogestion productive prétend influer sur l’ensemble des rapports sociaux de production et sur le système des forces productives sociales du capital, en appliquant une stratégie aux politiques publiques, dans le régime politique en rupture avec l’économie politique du capital.
Le processus de construction de l’économie solidaire travail unifie la base des travailleurs en vue d’une remise en question de l’ensemble du mode de production et de reproduction des richesses et reprend le principe du travail vivant comme le coeur de la construction d’une transition vers un nouveau mode de production associatif, coopératif et autogestionnaire. Les bases sociales et politiques de ce processus se joignent selon les mots de Paul Singer, en une « révolution sociale socialiste », associée à l’élargissement de la démocratie de masses sur le plan politique.
Dans le cas brésilien, il existe des forces sociales organisées, par exemple par CUT – Central Única dos Trabalhadores, par le MST – Movimento dos Sem Terra, par ANTEAG – Associação dos Trabalhadores de Empresas Auto Gestionárias, par RBSES – Rede Brasileira de Socio Economia Solidária et des programmes gouvernementaux locaux et régionaux dans l’état de Rio Grande do Sul, dans la région paulista, à São Paulo, à Recife et à Belém, qui oeuvrent selon des stratégies alternatives de génération de travail et de revenus, intéressant l’économie populaire, sociale et solidaire.
Ces processus sont encore plus proches de stratégies urgentes de survie et de solidarité horizontale et redistributive que de transformations structurelles socio-productives. Mais la crise du régime du salariat libère un espace pour l’affirmation des réseaux horizontaux des acteurs de la culture coopératiste et autogestionnaire du travail qui se manifeste et se diffuse en une référence plus large pour affronter la crise des modèles de gestion d’entreprise et de contrôle du travail par un combat contre la logique fragmenteuse et compétitive du capital. Ce processus se fait sans perdre de vue les conflits et antagonismes dans les secteurs et dans les disputes du système des rapports contractuels conduits par les syndicats et les associations de travailleurs dans les entreprises traditionnelles et dans les nouvelles formes de l’économie de l’information et des services capitalistes organisés.
économie sociale, économie solidaire, système de production, travail
, Brésil
Économie solidaire au Brésil et en France
Thèse et mémoire
”Economia Solidária e a nova Centralidade do Trabalho”
Tese de Doutorado Pedro Cláudio Cunca Bocauyva Cunha – defendida em março de 2003 no IPPUR/UFRJ, mimeo no prelo para publicação
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