Chaque année, il faut détruire environ 200 millions de pneumatiques, en essayant de récupérer le maximum de matériaux utiles. Habituellement, on brûle ce qui n’a pu être récupéré et cette combustion est source de grande pollution non seulement par les gaz de combustion et fumées dégagés mais aussi, ou surtout, par la nocivité des composés organiques aromatiques libérés. Un nouveau procédé pour éviter cette pollution gazeuse vient d’être mis au point par la société ECO² en Floride. Il s’agit de "pyrolyse en vase clos". Les pneus ayant d’abord été broyés en fines particules de 1 à 2 mm de diamètre, les métaux et fibres non métalliques de renfort sont éliminés. Les miettes de caoutchouc ainsi obtenues sont introduites par un sas étanche dans un réacteur constitué d’un tube en rotation, puis chauffées à 180°C en absence d’air et d’oxygène. Le résultat obtenu est un noir de fumée de grande qualité, un fuel pour moteur Diesel et du gaz méthane utilisé au chauffage du four. De cette façon, aucun gaz n’est libéré dans l’atmosphère! Le fuel et le noir de carbone sont réutilisés dans l’industrie, le second entrant dans la fabrication de nouveaux pneumatiques.
Une installation pilote a montré l’intérêt de cette méthode et une première usine, avec cinq réacteurs, est en construction. Elle pourra traiter 1,2 million de pneus/an et produire 120 barils de fuels/jour.
contaminación, reciclaje de desechos
, Estados Unidos de América
Voilà un exemple d’usine "propre" et qui permet pourtant de récupérer des marériaux usagés avec une bonne rentabilité. Ce qui prouve, une fois de plus, qu’il est possible d’avoir des industries non polluantes... à condition de s’en donner la peine! Les pneumatiques constituent à l’heure actuelle une grave source de nuisance. Stockés dans des décharges, ils dégagent de nombreux produits nocifs voire cancérigènes comme l’isoprène, le chlorure de vinyle..qui incommodent les riverains et provoquent incendies et intoxications. Transportés par bateau, ils permettent la dissémination des insectes nuisibles ou pathogènes(vecteurs de diverses parasitoses)d’un continent à l’autre comme cela s’est récemment produit dans un port italien.Il faut espérer que ce procédé éliminera l’exportation des pneus usagés dans les pays du Sud où ils sont utilisés encore sur les voitures d’où accidents de la route encore plus nombreux ou pire brûlés comme dans les briquetteries tunisiennes d’où une énorme pollution et dangers certains pour la santé.
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LA RECHERCHE, 11/1993 (France), 259