Le cas de la région de Santa Fe - Etat de Goias, Brésil- de 1960 à 1991
11 / 1993
La région de Santa Fe a connu une concentration importante des terres qui a entraîné la marginalisation de la population rurale (petits propriétaires ou métayers)et un fort exode rural. L’accroissement du latifundium s’est fait par le rachat des terres des petits producteurs, mais aussi par la violence.
La plus grande partie de la population de Santa Fe vient du Nordeste et des régions pauvres du nord du Minais Gerais, poussée par le gouvernement vers les fronts pionniers de colonisation interne. Depuis 1980, un mouvement associatif en expansion tente de résister à l’exode rurale en développant des activités productives. Ce mouvement est animé par des soeurs dominicaines et tend à faire émerger des leaders dans la population. Un élément central du fonctionnement du mouvement est de ne pas imposer une volonté extérieure mais d’identifier les besoins et de trouver des solutions à l’intérieur même de la communauté. Une orientation théorique, méthodologique et didactique est donnée à ces réflexions; ce qui facilite la formation des leaders locaux, habilités à programmer et faire évoluer les actions entreprises par le groupe. La première association a été organisée autour des femmes. Le succès de cette association a conduit d’autres membres de la communauté à se constituer en association. Aujourd’hui, Santa Fe compte quatre associations:
1- celle des femmes produit des couvertures en patchwork, de la farine et du "polvilho" de manioc;
2- celle des petits propriétaires possède une exploitation agricole de 50 ha, un tracteur et les équipements essentiels pour l’agriculteur. Elle vient d’installer un système d’irrigation sur un champ collectif;
3- l’association des jeunes possède du matériel de sérigraphie et une fabrique de chaussures. De plus, elle organise une semaine de la jeunesse avec diverses activités culturelles;
4- l’association de voisinage s’occupe des questions d’aménagement de la ville: santé, assainissement de l’eau, école, crèche, potager communautaire, etc.
Toutes les activités sont collectives: c’est le groupe qui prend toutes les décisions de production, d’organisation du travail et de commercialisation. La production est destinée avant tout à la consommation locale, mais les surplus peuvent être commercialisés sur le marché. Pour tous, il s’agit à présent de faire un saut qualitatif pour consolider les acquis, en particulier dans le domaine de la production agricole. A cette fin, un soutien a été demandé à la CIMADE et aux Universités de l’Etat de Goias. L’association des petits producteurs a acheté un terrain grâce à un prêt de la CIMADE. L’Université Fédérale de Goias a constitué un groupe d’accompagnement.
Les besoins actuels portent sur la formation (comptabilité, technique), des études sur les coûts de productions et l’élargissement des circuits de commercialisation.
organización campesina, formación, artesanía, trabajo comunitario
, Brasil, Goiás, Santa Fe
Il est intéressant de souligner les problèmes liés au financement de ces associations. L’argent provient de l’extérieur et le renouvellement de ces apports n’est pas éternel. Ceci soulève une question centrale pour les ONG: quand peuvent-elles rompre la relation de dépendance crée par un apport financier extérieur ?
Groupe de recherche sociologique: sociologie de l’agriculteur et de l’agroalimentaire.
Tesis y memoria
BARBIERO, Alan, UNIVERSITE PARIS X, 1991/09 (France)
CECOD IEDES - 162 rue Saint Charles, 75015 Paris, FRANCE. Tel 33 (1) 45 58 48 99 - Fax 33 (1) 45 57 31 69 - Francia