Madame FARCACHE, 44 ans, est photographe. En janvier 1993, elle a créé son studio en nom propre. Elle complète son travail par l’utilisation de l’informatique pour proposer un produit complet aux entreprises (ex: des plaquettes de présentation).
Elle possède un CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle)de photographe et une licence d’art plastique. Elle a travaillé en indépendant mais elle ne vivait pas de la photographie et devait faire des petits boulots. Pendant deux ans et demi, elle a été allocataire du RMI (Revenu Minimum d’Insertion), ce qui lui a permis de faire deux stages avec la Chambre des Métiers : un stage de photo et un autre de création d’entreprise. Ce dernier stage lui a semblé intéressant mais pas bien adapté à son cas, puisqu’il ne traitait pas vraiment de la micro-entreprise. De plus, des créateurs de toutes activités sont regroupés dans ces stages, ce qui ne facilite pas les rapports, selon elle. Ce stage a duré trois mois et l’autre neuf mois.
Elle a donc continué les petits boulots en parallèle et fait appel à ses parents et amis pour vivre.
Par l’assistante sociale de la mairie, elle a connu l’ADIE (Association pour le Développement de l’Initiative Economique)qui lui a octroyé un prêt de 6 000 FF, remboursable en 9 mois à raison de 700 FF par mois. Quand elle leur a présenté son projet ils ont voulu vérifier beaucoup de choses (relevés bancaires, etc), ce qu’elle n’a pas trouvé très agréable. Mais maintenant elle entretient de bonnes relations puisque le chargé de mission qui s’est occupé de son projet lui a commandé des faire-part pour son mariage. Il existe de plus un suivi et des réunions pour permettre aux créateurs de parler et d’échanger leurs idées. Cependant, Madame Farcache trouve que ces réunions ont le tort de réunir des personnes trop différentes professionnellement parlant. Elle préfèrerait faire partie d’un syndicat de photographe.
Elle a aussi présenté un dossier à la DDTE (Direction Départementale du Travail et de l’Emploi)pour demander l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises). Etant RMIste, elle a obtenu 16 000 FF. De même, elle a fait une demande au FDIJ (Fond Départemental pour l’Initiative des Jeunes).
Par l’intermédiaire de l’ADIE, elle a pris contact avec la Fondation 3CI pour le suivi de gestion, mais pour l’instant elle n’en a pas besoin.
Elle n’a pu obtenir de prêt par la banque. En effet, pour l’obtenir, il faut être inscrit au Registre des Commerces, donc avoir crée, ce qu’elle ne pouvait faire sans argent.
Au départ, elle s’est renseigné aussi à l’ANCE (Agence Nationale pour la Création d’Entreprises). Les difficultés rencontrées ne sont pas tellement au niveau des démarches (inscription, RMI...)qui sont longues, mais qui ne la dérangeaient pas parce qu’elle connaissait déjà bien le système, mais plutôt au niveau de la clientèle qui pour le moment lui fait défaut. Elle a perdu du temps avec une entreprise de PAO (Programmation Assistée par Ordinateur)qui lui a proposé de la sous-traiter et qui finalement ne lui a rien fourni comme travaux.
Maintenant, elle s’est installée sur une péniche près du Pont de Sèvres, avec d’autres studios (son, etc.), avec qui elle espère travailler. Elle voudrait lancer un mailing très ciblé pour trouver des clients. Le prêt de l’ADIE lui a permis de faire une plaquette de démonstration. Cependant, elle veut avancer doucement car elle connaît des photographes qui ont perdu beaucoup d’argent dans des mailing qui ne leur ont rien rapporté.
Elle trouve qu’il y a beaucoup de contradictions dans les aides à la création d’entreprise : il y en a trop de proposées, à tel point qu’il est difficile de savoir ou aller, selon elle. De même, il y a trop de stages; mais le problème se situe au niveau de l’adaptation aux personnes. Ainsi, elle a trouvé que le stage à la création, comme les réunions de l’ADIE, étaient trop axés sur l’aspect psychologique, alors qu’elle souhaitait quelque chose de plus professionnel.
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, Francia
Pour l’instant, la situation de STUDIOLO est très fragile. En avril, elle a eu un bénéfice de 3.000 FF. Cependant, il faut rappeler que cette activité est très récente et Madame Farcache paraît optimiste quant à la suite des événements, puisqu’elle n’a pas encore lancé son mailing. A ce propos, elle nous a semblé prudente, puisqu’elle fait attention à ne pas mettre en péril la vie de son studio par une publicité démesurée. De même, il est utile de signaler que Mme Farcache a fait un apport personnel de 10.000 FF dans un budget initial de 100.000 FF, ce qui souligne son engagement et sa confiance. Elle est la seule personne, parmi celles que nous avons interviewées, à avoir autant investi d’argent personnel dans la création de son activité.
Entretien avec Madame FARCACHE, 20 avril 1993, Paris.
Entrevista
FAUVINET, Claire; BERTRAND, Valérie, CEDAL FRANCE=CENTRE D'ETUDE DU DEVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE
CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - Francia - cedal (@) globenet.org