Les régies de quartier

Lors des "Assises Européennes de l’Insertion par l’Economique" qui ont eu lieu en novembre 1992, Mr. Charles Bourols, de COLINET Services, a présenté une expérience décentralisée de coopération concernant les régies de quartier. La régie dirigée par Mr. Bourols à Meaux est née à partir de contacts interpersonnels et de personnes connues de l’association par l’intermédiaire de divers bureaux d’études. Ces bureaux d’études, qui travaillaient sur des programmes européens, ont recensé des actions plus ou moins similaires à celles des régies de quartier en France, qui se développent dans d’autres sites en Europe.

Les régies de quartier interviennent dans 3 grandes directions : l’habitat, avec la réhabilitation de quartiers; l’exclusion; la citoyenneté.

Les problèmes rencontrés à ces trois niveaux étant communs à toute l’Europe, il est normal qu’un rapprochement se soit instauré entre divers partenaires européens. Au départ, l’échange s’est effectué sur la base de simples contacts. Cet échange portait surtout sur les innovations sociales dans des problématiques de gestion urbaine. Pour Mr. Bourols, ce concept de coopération décentralisée est intéressant dans le sens où les contacts de lieux à lieux, de personnes à personnes sont importants avant de s’engager. Mr. Bourols présente essentiellement une expérience de coopération avec une régie de quartier de Rotterdam.

A l’origine de cette expérience, on trouve la fondation hollandaise SEV qui bénéficie chaque année d’une enveloppe importante des pouvoirs publics pour gérer une vingtaine de programmes. Depuis trois ans, des contacts permettant d’identifier des problèmes se sont instaurés. Il y a un an et demi, cette fondation a intégré dans l’un de ses programmes l’échange d’expériences avec d’autres régies. Elle gère également un programme visant à développer et améliorer les conditions de vie dans un quartier du sud de Rotterdam, où les immigrés et le taux de chômage sont importants. Sur ce quartier, une grande partie des logements sont gérés par un organisme de logements sociaux GWR. La fondation a pris à sa charge une grande partie des frais financiers du programme. Ainsi, la Régie française trouvait là un partenaire qui, en gérant un programme, avait une logique privée. Mr. Bourols a pu avoir de nombreuses relations avec cette expérience aux Pays-Bas. Des échanges de professionnels pouvant être porteurs de projets se sont concrétisés. Mr. Bourils a pu accueillir des personnes en stage au sein de sa régie, ce qui leur a permis de découvrir des concepts et principes français pour les appliquer éventuellement au contexte hollandais. La Régie française, quant à elle, a pu examiner des difficultés de la Régie du quartier hollandais et tirer des leçons concernant notamment l’articulation entre les logiques d’insertion par l’économique et l’aspect traitement social du chômage. Cette coopération devrait permettre l’amorce d’un réseau européen de Régies de quartier, avec l’élaboration d’une Charte, d’un label européen.

Afin d’éviter une trop grande bureaucratie, il est préférable que les programmes notamment européens soient au service des réseaux et que ces réseaux soient construits à partir d’expériences ponctuelles par des individus en dehors de cadres préétablis.<Notes :Fiche extraite du rapport de MAIGNE, Serge/sur les "Assises Européennes de l’Insertion par l’Economique", organisées par le CJDES (Centre des Jeunes Dirigeants de l’Economie Sociale)et "Le Monde", novembre 1992./Intervention de Mr. Charles Bourols, de COLINET Services./Précisions apportées par Rémi Lejeune dans son livre : "L’Europe et l’insertion économique" - Ed. SYROS./Producteur :BERTRAND, Valérie et Stéphanie Gonçalves/