Madame Meng travaille à faire évoluer les mentalités et les comportements des mères de famille vis-à-vis de leurs enfants.
12 / 2001
Comment favoriser le développement de l’Afrique ? Madame Meng a une démarche assez originale et atypique. Son idée est de promouvoir le développement à travers l’éducation et l’information des femmes. Professeur des sciences de l’éducation, elle a créé, en 1994, une organisation non-gouvernementale dénommée Association camerounaise pour l’éducation de la femme et de l’enfant. Il s’agit d’une éducation culturelle et sociale et non purement scolaire. Cette éducation est centrée sur la psychologie de l’enfant. Madame Meng est partie du constat que les mères camerounaises étouffaient la curiosité naturelle de leurs enfants, curiosité perçue par ces mères comme une simple agitation. Les femmes africaines ne savent pas toujours que les enfants évoluent selon des stades de développement, c’est-à-dire que l’enfant commence par toucher, par goûter, puis, après l’acquisition de la parole, par poser des questions. Cette demande de connaissances de l’enfant va déterminer son profil psychologique. De fait, ses velléités vont déterminer son orientation socioprofessionnelle. En conséquence, ne pas répondre aux attentes et aux sollicitations de l’enfant risque de perturber son épanouissement et son évolution. Par exemple, si une petite fille préfère jouer avec des voitures plutôt qu’avec des poupées, sa maman aura tendance à lui dire que ce n’est pas bien. Bien qu’apparemment simpliste, cet exemple laisse entrevoir que de nombreuses femmes n’ont pas pu embrasser des carrières traditionnellement réservées aux hommes. La conséquence peut être que le Cameroun s’est alors trouvé privé de personnes potentiellement compétentes auxquelles toutes les chances n’ont pas été offertes. Madame Meng tente de remédier a cette carence intellectuelle en Afrique en incitant les mères à être davantage à l’écoute des aspirations de leurs enfants et en n’annihilant pas leur curiosité et leur désir de connaissance. Pour ce faire, elle a mis en place, au niveau des quartiers, des petites structures d’accueil ouvertes aux mamans. Elle effectue un travail de proximité dans le dialecte des habitants et organise des réunions qui permettent aux femmes de raconter leur expérience personnelle. Nous pouvons préciser que Madame Meng travaille en collaboration avec une ONG africaine chargée de la formation professionnelle. A travers son travail d’information et d’éducation des femmes, elle a constaté que de nombreux jeunes étaient sans activité et les a peu à peu orientés vers des structures. Une autre des missions de Madame Meng est l’éducation des femmes au sida, problème omniprésent en Afrique. Elle axe son travail sur une prévention par l’utilisation de préservatifs. Pour ce faire, elle encourage le dialogue entre les époux de sorte qu’ils se responsabilisent.
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, Camerún
Madame Meng, par son action d’information et d’éducation, a fortement contribué au développement de sa région et sa méthode peut être appliquée à l’Afrique entière : investir dans la femme africaine, c’est investir dans l’Afrique. Son action a parfois pu choquer, notamment les époux, mais le maintien du dialogue l’a convaincue que tout problème pouvait trouver une solution.
Contact : Madame Jeanne Meng, BP,1271 Douala, Cameroun - Tél : (237) 343 14 42 - jmiakalo@yahoo.fr
Fiche rédigée dans le cadre de l’Assemblée Mondiale des Citoyens, Lille, décembre 2001.
Entretien avec MENG, Jeanne
Entrevista
Centre de Recherche sur la Paix - Institut catholique de Paris - 21 rue d’Assas, 75006 Paris FRANCE- Tel 33/01 44 39 84 99. - Francia - www.icp.fr/fasse/crp.php