Cuifang ou le passage du village à la ville

Cuifang est un petit village de 853 âmes pour 54 hectares de surface cultivable situé dans le canton de Gujimlou, district de Nanle, province du Hénan, en République populaire de Chine. En 20 ans d’existence, le village et ses habitants ont connu une révolution à nulle autre pareille grâce au dynamisme des paysans et sous l’impulsion du gouvernement Chinois. Selon monsieur Cui Guoshun le chef de ce village, il y a 20 ans, les paysans cultivaient principalement le maïs, le blé, le coton, l’arachide, des légumes tels que le chou chinois, le concombre, la pastèque. Ils élevaient aussi des poissons et des volailles. Mais la production était faible à cause des techniques et des outils rudimentaires utilisés. Cette situation a longtemps tenu le village dans l’insécurité alimentaire. Les paysans mangeaient principalement du maïs et des patates douces, le village n’avait aucune infrastructure, pas d’école, pas de dispensaire, les maisons étaient en briques d’argile. Pour tout le village, on comptait une télévision et deux machines à laver. Pour faire face à ces difficultés, les paysans de Cuifang se sont regroupés dans une association pour cultiver la solidarité et l’entraide. Cette organisation a mené des actions de développement considérables dans le village en instaurant, notamment, les travaux en commun dans des champs communautaires. Cette expérience a peu à peu attiré l’attention des autorités locales et de l’administration, qui ont décidé d’apporter leur aide à cette communauté villageoise. D’abord, le gouvernement chinois a entrepris une réforme d’envergure qui a fait passer le système planifié communiste à un système de marché. Par la suite, l’Etat a procédé à une réforme agraire, en redistribuant les terres aux paysans, qui ont alors acquis le droit de cultiver librement leurs produits et de les vendre. Ces différentes réformes ont motivé les paysans et leur ont donné accès à de nouvelles techniques de culture, d’élevage et de pêche. Les résultats ne se sont pas fait attendre, si bien que l’Etat a mis sur pied des politiques adéquates pour favoriser le progrès de l’agriculture. Finançant, quand le besoin s’en faisait sentir, les villages et les cantons les plus pauvres ; renforçant l’hydraulique ici ; organisant des formations aux différentes techniques de production là... Si bien que petit à petit, les techniques artisanales ont cédé la place à une agriculture mécanisée. Toutes ces initiatives ont trouvé un écho favorable auprès des personnes concernées, et chacun dans son domaine s’est résolument mis au travail. En 20 ans, les pauvres paysans du petit village de Cuifang ont reconstruit leurs maisons en matériaux durables et modernes, ont doublé leur production de céréales et ont quintuplé leur revenu annuel.