Les paysans albanais face à la mondialisation

Pour mieux comprendre le sens des actions de l’association Trebeshina, il convient de se situer dans le contexte politique du pays. Pendant le régime communiste, les paysans albanais étaient spécialisés chacun dans une activité précise à l’intérieur des coopératives contrôlées par l’Etat. Cette situation a longtemps handicapé le mouvement paysan, celui-ci ayant peu à peu perdu la capacité à prendre des décisions. Selon Monsieur Hoxhaj, après la chute du régime communiste, ces mêmes paysans se sont mis à agir pour leur propre compte. C’est dans ce contexte que l’association Trebeshina, qui signifie "grande montagne" a vu le jour, en 1997, dans le district du Permet, au sud de l’Albanie. Trebeshina regroupe 33 producteurs et transformateurs de lait, qui travaillent chacun avec environ 70 petits producteurs de lait de la région. A travers ce regroupement, l’organisation recherche principalement l’amélioration technique et qualitative de toute la filière lait, de la production à la commercialisation, en passant par la transformation. Trebeshina travaille à la protection des intérêts de ses membres en se posant en intermédiaire entre les petits producteurs, les transformateurs et les décideurs politiques. Les difficultés du secteur sont de trois ordres : manque de financement de la production, manque d’infrastructures, mauvaises conditions de travail. Pour y faire face, Trebeshina apporte des enseignements techniques aux paysans, tente d’améliorer les conditions de la collecte du lait, oeuvre à l’assainissement des circuits de commercialisation. Elle apporte également des informations sur les réalités du marché par le biais de rencontres. Toutes ces actions visent à conduire les gouvernements local et central à prendre en considération les problèmes de cette filière. Déjà, l’organisation souhaite étendre son action à d’autres régions du pays et d’autres types d’activités. Trebeshina bénéficie du soutien d’organisations non-gouvernementales internationales comme le Centre d’études rurales (CER), le Groupe de recherche et d’échange technique (GRET), et le Comité français de solidarité internationale.